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1 Diagnostic stratégique en vue de la préparation du programme INTERREG océan Indien 2021-2027 Version de travail Région Réunion
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Diagnostic stratégique en vue de la préparation du programme INTERREG océan Indien 2021-2027Version de travail

Région Réunion

Avril 2020

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Région Réunion - Diagnostic stratégique – Version de travail

1. Principales caractéristiques de la zone

Un large espace de coopération s’étendant sur le cinquième du globe terrestre

Données de contexte clés

Nombre de territoires concernés par le programme INTERREG océan Indien pour la période 2014-2020 : 13

PIB minimum/maximum

- Minimum COI : Comores - 1,09 Mds €1

- Maximum COI : La Réunion - 17,3 Mds € 2

- Maximum zone océan Indien : Inde - 2 516 Mds €1

Madagascar représente 99% de la superficie émergée totale des membres de la COI, et 89 % de leur population totale2

La superficie des autres membres de la COI est, par ordre décroissant, de 2504 km² à La Réunion, 1866 km² à Maurice, 1860 km² aux Comores, et 454 km² aux Seychelles2

Les membres de la COI représentent une communauté de 28,5 millions de personnes3

La population totale de l’ensemble de l’océan Indien est de 2 milliards d’habitants

Les TAAF4, qui bordent le sud de la zone de coopération, constituent la plus grande réserve naturelle de France

► L’océan Indien est le premier espace de coopération européenne avec une superficie de 74,5 millions de km² et une population totale de plus de deux milliards d’habitants, soit le tiers de la population mondiale. Cette zone couverte par le programme est délimitée au nord par l’Inde ; à l’est par l’Australie ; au sud par l’océan Antarctique et à l’ouest par l’Afrique et la péninsule arabique.

1 Banque mondiale - OCDE2 (en 2014), COI (2018), Plan de développement stratégique 2018-20213 AFD, Stratégie régionale 2019-20234 Terres australes et antarctiques françaises

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Figure 1 - Parties prenantes au programme INTERREG océan Indien 2014-2020 (Coopération transfrontalière et transnationale)

► 13 territoires et Etats sont parties prenantes du programme INTERREG océan Indien 2014-2020 : La Réunion, Mayotte, Madagascar, les Seychelles, Maurice, les Comores, le Mozambique, la Tanzanie, le Kenya, les Maldives, l’Inde, l’Australie et les TAAF. L’Afrique du Sud et le Sri Lanka n’ont pas donné leur accord pour participer au programme INTERREG océan Indien 2014-2020 ; les projets menés précédemment avec l’Afrique du Sud dans les domaines économiques, de la formation, et de la recherche et développement n’ont ainsi pas pu être soutenus sur cette période.

Le panorama des données macro-régionales fait apparaître un espace très hétérogène du point de vue socio-économique

► Si des enjeux communs se dégagent entre La Réunion et les Etats parties prenantes au programme INTERREG, ces derniers sont également caractérisés par des disparités socio-économiques importantes avec des pays à développement humain très élevé (Seychelles, Australie), élevé (Maurice, Maldives, Afrique du Sud, Sri Lanka), moyen (Inde, Kenya) et faible (Tanzanie, Mozambique, Comores, Madagascar)5.

► Les indicateurs économique et sociaux sont hétérogènes entre les territoires et pays de la zone et relativement dégradés dans certains d’entre eux (voir chapitre Dynamiques transverses). Ces indicateurs socio-économiques dégradés sont d’autant plus préoccupants que les taux de croissance démographique importants dans la région risquent d’agir comme autant de catalyseurs des vulnérabilités communes entre les territoires de la zone. Les Comores et Madagascar ont par exemple respectivement connu des taux de croissance démographique de +2,5% et +2,9% entre 2005 et 2015.

Des vulnérabilités communes entre les territoires de la zone dans les domaines environnementaux, politiques, sécuritaires et sanitaires

► L’espace océan Indien a été caractérisé par une période de montée des tensions pendant la décennie 2010, notamment dans les domaines environnementaux, politiques et sécuritaires. Ces domaines constituent autant de vulnérabilités communes et de périls pour la stabilité de la région et l’insertion régionale, renforcés par le manque de connectivité intra régionale.

► La crise sanitaire liée à la pandémie du COVID 19 a mis en lumière la vulnérabilité de la zone aux risques infectieux, notamment pour les pays dont le secteur touristique représentait la rente très

5 Rapport sur le développement humain 2019

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majoritaire du PIB, à l’instar des Seychelles et de Maurice. Les épidémies affectent régulièrement l’économie touristique de la zone (chikungunya, dengue). La pandémie du COVID 19 a également révélé l’isolement de ces territoires insulaires et la fragilité de leur développement, tributaire des connexions aériennes, maritimes et numériques.

► Également, la dernière décennie a vu les périls sécuritaires croitre de manière significative. Elle s’est matérialisée par l’augmentation des actes de piraterie dans la partie occidentale de l’océan Indien, des trafics divers (drogue, flux financiers illégaux), ainsi que du terrorisme (attentats du 21/04/2019 au Sri Lanka et du 16/01/2019 au Kenya). L’insécurité maritime fait peser une menace toute particulière sur des pays fortement dépendants des importations alimentaires et énergétiques. L’instabilité politique aux Comores et à Madagascar est également de nature à constituer des freins au renforcement des projets de collaboration entre La Réunion et son environnement régional.

► L’espace océan Indien dispose toutefois de nombreux atouts, majoritairement liés à son positionnement géographique sur les grandes voies unissant l’Afrique et l’Asie, au potentiel de développement important de l’économie bleue et des énergies renouvelables, à son patrimoine environnemental et culturel exceptionnel, ainsi qu’à la présence de plusieurs capacités de recherche scientifique et technique spécialisées sur des problématiques partagées dans la zone.

► Les pays de l’espace océan Indien peuvent également jouir de leur histoire longue et partagée, marquée par l’influence de grandes civilisations, renforçant le sentiment d’appartenance à un destin commun des peuples de la région. Elles constituent le ferment de la singularité de la civilisation indiaocéanique, et le socle de toutes les collaborations soutenues par la COI.

► Les territoires et Etats de l’espace océan Indien peuvent en outre bénéficier de la présence de multiples organisations régionales visant une intégration économique plus large entre les pays.

De multiple structures de gouvernance dans la zone visant une coopération renforcée entre les pays notamment en termes d’intégration économique

► Les territoires et Etats parties prenantes au programme INTERREG sont également présents au sein de diverses organisations régionales œuvrant au renforcement des coopérations fonctionnelles et à l’insertion régionale de leurs membres.

► La Commission de l’océan Indien (COI) est une organisation intergouvernementale créée en 1982 rassemblant l’Union des Comores, la France (au titre de La Réunion), Madagascar, Maurice et les Seychelles. Elle vise à renforcer les actions collectives intra et extra régionales de ses membres, ainsi qu’à promouvoir leurs intérêts au sein des différents agendas internationaux. La COI a progressivement développé des actions dans de nombreux domaines : la préservation de l’environnement, des ressources animales et végétales, la protection des populations, la coopération universitaire et de recherche. Elle jouit d’un partenariat de près de 30 ans avec l’Union européenne, dont le Fonds européen de développement contribue pour près des 2/3 de ses ressources financières.

► Elle inscrit sa mission de développement durable de l’Indiaocéanie en cohérence avec les autres organisations régionales : le Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA), la South African Development Community (SADC), qui ont spécifiquement vocation à développer les échanges économiques et desquelles font notamment parties les Comores, Maurice, les Seychelles, Madagascar, le Kenya, le Mozambique et la Tanzanie.

► Plusieurs Etats parties prenantes au programme INTERREG sont également membres de l’Indian Ocean Rim Association (IORA) : l’Australie, l’Union des Comores, l’Inde, le Kenya, Madagascar, les Maldives, Maurice, le Mozambique, les Seychelles, et la Tanzanie, dont le secrétariat siège à Maurice. Cette organisation poursuit également comme objectif de renforcer la coopération économique entre ses membres par la facilitation des échanges et investissements.

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Une nécessaire complémentarité entre les instruments de la politique de coopération de l’UE et de la politique régionale

► En parallèle du programme INTERREG océan Indien 2014-2020 géré par La Région Réunion, qui relève de la politique de développement régional de l’Union Européenne, cette dernière soutient également le développement des pays de la zone via d’autres outils de financement. Le 11 ème FED notamment, est mis en œuvre via des programmes indicatifs nationaux pour les Comores, Madagascar, Maurice, les Seychelles, la Tanzanie, le Kenya et le Mozambique ainsi que d’un programme pour la zone Afrique de l’Est, Australe et Océan Indien à destination des pays de la COMESA, EAC, IGAD, IOC et SADC. Ces programmes FED sont articulés autour des objectifs de i) paix, sécurité et stabilité régionale, ii) intégration économique régionale, iii) gestion des ressource naturelles.

► Un comité de concertation FED-FEDER a été créé en 2009 et rassemble les représentants des autorités de gestion INTERREG et acteurs socio-économiques de La Réunion, de Mayotte, la COI, le secrétariat général de la COI, les délégation de l’UE de Madagascar (qui couvre également les Comores) et de Maurice (qui couvre également les Seychelles). Ce comité vise à assurer la cohérence entre les projets financés par le FEDER et le FED et à identifier les actions à financer de manière conjointe.

► Cependant des difficultés dans l’articulation entre le FEDER et le FED existent encore et constituent des pistes d’amélioration pour la prochaine période de programmations (décalages entre les calendriers des fonds, règlements différents, modalités de mise en œuvre difficiles à coordonner, etc.).

2. Dynamiques transverses2.1. Economie et recherche et développement

Données de contexte clés

Les échanges avec la COI représentent 3,5% du commerce international de La Réunion, essentiellement avec Madagascar et Maurice6 : Madagascar est le 4e pays d’exportation de la Réunion avec 14,5 M€ en 2018 (exportation d’aliments destinés aux élevages de crevettes) et Maurice est le second fournisseur régional avec 30 M€7

L’Afrique du Sud est le premier fournisseur de La Réunion au niveau régional (87,7 M€ en 2018), principalement pour le charbon destiné aux usines thermiques8

1 550 entreprises sont concernées par l’export à La Réunion (50% issues du secteur des services) 9

Des écarts de revenus importants entre les pays de la zone. Les PIB par habitants des territoires et pays de la zone sont les suivants10 :

- Mozambique : 591 $

- Madagascar : 490 $

6 Direction Régionale des Douanes de La Réunion (2018), Chiffre du Commerce extérieur de La Réunion7 IEDOM, rapport d’activité 20188 IEDOM, rapport d’activité 20189 La Réunion Magazine, n°28, décembre 2019 (numéro dédiée à la coopération et aux relations internationales)10 Banque Mondiale (2018), en dollar US constants de 2010

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- Inde : 2 100 $

- Tanzanie : 959

- Comores : 1 401 $

- Kenya : 1 202 $

- Maldives : 8 033 $

- Maurice : 10 578 $

- Les Seychelles : 14 385 $

- La Réunion : 27 500$11

- Australie : 56 842 $

- Afrique du Sud : 7 433 $

- Sri Lanka : 4 102 $

Des efforts en recherche et développement également hétérogènes. Le poids de la recherche et développement par rapport au PIB est ainsi de 0,015% à Madagascar12, 0,2% aux Seychelles13, 0,3% à Maurice14 et au Mozambique15, contre 2% en Australie16.

Une grande hétérogénéité économique des pays dans la zone, des opportunités de coopération économique, malgré un fort impact de la crise sanitaire

Une grande hétérogénéité économique des pays de la zone

► Comme indiqué, l’espace océan Indien est caractérisé par une grande hétérogénéité économique. Parmi les territoires et parties prenantes à INTERREG, on dénombre ainsi un territoire et deux pays à revenu élevés, trois pays à revenu intermédiaire, et cinq pays à revenus à moins avancés.

► Les performances économiques des pays de la zone sont également inégales, faisant apparaitre la nécessité de mettre en œuvre les conditions d’une croissance régulière et stable. Les taux de croissance moyen de Madagascar et des Comores étaient respectivement de + 2,9% et + 1,9% sur la période 2006-2016, contre des taux situés en moyenne entre 3 à 4 % (Maurice, les Seychelles, La Réunion17) et 7% (Tanzanie, Maldives, Inde) sur la même période18 19. La croissance économique de l’Australie oscille quant à elle entre 2 et 4% sur la même période pour s’établir à 3% en 201820.

► Les Seychelles et Maurice se caractérisent par une élévation du niveau de vie, rattrapant progressivement celui de la Réunion. Leur PIB/hb21 était respectivement de 9 790 $/hb et 5 663

11 COI (2014)12 Banque Mondiale (2017)13 Banque Mondiale (2016)14 Banque Mondiale (2018)15 Banque Mondiale (2015)16 Banque Mondiale (2015)17 3% de croissance entre 2014 et 201818 Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer (CEROM), Atlas de l’océan Indien 19 Données des comptes nationaux de la Banque mondiale et fichiers de données des comptes nationaux de l’OCDE20 Données des comptes nationaux de la Banque mondiale et fichiers de données des comptes nationaux de l’OCDE21 En dollar US constant de 2010

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$/hb en 2000 contre 14 385 $/hb (+ 47%) et 10 578 $/hb (+ 86%) en 201822. Il s’élevait à La Réunion à 27 500 $/hb en 201423. Les Maldives ont également connu une élévation importante de leur PIB/hb (+38% entre 2000 et 2018, pour s’établir à 8 033 $/hb)24.

► Le PIB/hb du Mozambique a également connu une forte augmentation entre 2000 (289$/hb) et 2018 (591 $/hb)25Les perspectives de croissance de ce pays sont importantes ; le Mozambique se prépare à devenir le 6e producteur mondial de gaz vers 2026, et probablement le quatrième à plus long terme, ce qui devrait lui permettre d’accéder au rang de pays à revenu intermédiaire 26. La Tanzanie, le Kenya et l’Afrique du Sud enregistrent également des taux de croissance de leur PIB/hb importants (respectivement +46%, +83% et +25 %), pour s’établir à 1202 $/hb, 959 $/hb et 7 433 $/hb 27.

► D’autres pays ont vu leur PIB/hbs connaitre une croissance moins soutenue, à l’instar des Comores (+8% entre 2000 et 2018, pour s’établir à 1401 $)28. Certains ont vu leur PIB/hbs stagner tel que Madagascar (490 $/hbs entre 2000 et 2018)29.

Des opportunités de coopération économique entre La Réunion et les pays de l’océan Indien

► Dans son espace régional, La Réunion, qui bénéficie d’une double appartenance à l’Union européenne et à l’océan Indien, et pesant pour plus de la moitié du PIB de la zone COI, poursuit une politique d’ouverture économique ambitieuse, matérialisée par exemple par la constitution de la « Team Export Réunion »30 et par la création d’antennes de La Région31 dans les pays de la COI (la première a ouvert en 2002 à Madagascar).

► Les échanges entre La Réunion et les pays de la COI sont encore faibles et ne représentent que 3,5 % du commerce extérieur de La Réunion. En effet, la Métropole est le principal partenaire commercial de l’île, avec 41,7% des exportations et 59% des importations réunionnaises32. La France est également le principal pays d’exportation de Madagascar (24,9 % des exportations du pays, composées de produits agricoles, produits de la mer et textiles), des Comores (36,5%, principalement pour les produits agricoles) et les Seychelles (18%, produits de la mer).

► Les potentialités de collaborations économiques entre La Réunion et les pays de l’océan Indien sont nombreuses, notamment dans les domaines de l’économie verte (agriculture, tourisme durable, énergies renouvelables), de l’économie bleue (pêche, infrastructures portuaires), et de l’économie circulaire (gestion des déchets), qui constituent autant d’enjeux partagés dans la zone, et pour lesquels La Réunion dispose d’atouts. La signature d’une Convention de partenariat industriel entre les associations industrielles de Maurice, Madagascar, et La Réunion, la

22 Données des comptes nationaux de la Banque mondiale et fichiers de données des comptes nationaux de l’OCDE23 COI (2018), Plan de développement stratégique 2018-202124 Données des comptes nationaux de la Banque mondiale et fichiers de données des comptes nationaux de l’OCDE ($ US constant de 2010)25 Données des comptes nationaux de la Banque mondiale et fichiers de données des comptes nationaux de l’OCDE ($ US constant de 2010)26 Diplomatie.gouv.fr27 Données des comptes nationaux de la Banque mondiale et fichiers de données des comptes nationaux de l’OCDE ($ US constant de 2010)28 Données des comptes nationaux de la Banque mondiale et fichiers de données des comptes nationaux de l’OCDE ($ US constant de 2010)29 Données des comptes nationaux de la Banque mondiale et fichiers de données des comptes nationaux de l’OCDE ($ US constant de 2010)30 Le consortium, réunissant la Région, Business France, la CCI, en partenariat avec NEXA et Club Export, constitue un guichet unique pour tout entreprise ou porteur souhaitant internationaliser son activité31 Financées sur INTERREG, elles constituent les représentations de La Région dans l’environnement régional chargées de valoriser les intérêts économiques de l’île, ainsi que de développer les projets de collaboration, notamment mis en œuvre au sein d’INTERREG32 Direction Régionale des Douanes de La Réunion (2018), Chiffre du Commerce extérieur de La Réunion

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structuration d’associations régionales du secteur privé telles que l’Association des ports des îles de l’océan Indien, le lancement de l’Alliance Vanille, ou les multiples actions portées par la COI, justifient par exemple d’un potentiel de coopération élevé.

Des économies fortement impactées par la crise sanitaire

► Les économies des pays de l’océan Indien sont d’ores et déjà fortement impactées par la pandémie de COVID 19 en raison de l’effondrement du tourisme (qui touche particulièrement Maurice et les Seychelles), de l’industrie textile (Madagascar et Maurice) et des services (Maurice et Réunion). Au 23 mars 2020, la perte du chiffre d’affaire des entreprises réunionnaises était par exemple estimée à 30,5 millions € par rapport au premier trimestre 201933.

► Les effets économiques de cette crise pourraient amener les pays de la zone à repenser leur économie (meilleure couverture des besoins alimentaires par la production locale, stratégies touristiques plus résilientes).

Des potentialités de renforcement dans la recherche et développement importantes pour répondre à des enjeux partagés par les pays de la zone

► Les pays de la zone partagent plusieurs problématiques communes que le renforcement de projets de collaboration à l’échelle régionale peut contribuer à solutionner : épidémiologie, agroalimentaire, préservation de la biodiversité, lutte et résilience face au changement climatique etc.

► La zone est notamment caractérisée par des efforts de recherches importants menés dans plusieurs domaines, justifiant de l’intérêt des territoires et des Etats à œuvrer en commun dans le secteur de la recherche sur des problématiques communes.

► Dans le domaine de la sécurité alimentaire, la plateforme régionale de recherches agronomiques pour le développement (PReRad) animée par le CIRAD permet de créer des synergies entre les différents organismes de recherche agricole de la zone (Institut de Recherche Agronomique et des Pêches (INRAPE) aux Comores, Institute of Agriculture and Horticulture aux Seychelles, FOFIFA et FIFAMANOR à Madagascar...).

► Dans le domaine de la santé, des projets de veille sanitaire sont déployés, tel que le projet RSIE Réseau SEGA de surveillance épidémiologique et de gestion des alertes, créé au sein au sein de l’espace COI. Sur ce plan, la crise internationale du COVID-19 démontre la nécessité de renforcer en « amont » la recherche scientifique, afin de renforcer la préparation des territoires et Etats de la zone.

► La Réunion bénéficie de structures dédiées (centres de recherche nationaux et locaux, universités, associations, clusters, pôles de compétitivités), à même de mener des projets de recherche en lien avec les problématiques des territoires de l’espace océan Indien. Ils constituent autant d’outils efficaces pour ouvrir le territoire sur son environnement en répondant à des problématiques de développement communes et partagées.

33 Selon une enquête de la CCI Réunion auprès de 920 répondants

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2.2. Lutte contre le changement climatique, préservation de la biodiversité, et gestion des risques naturels

Données de contexte clés

Le sud-ouest de l’océan Indien est l’un des 36 « points chauds » de la biodiversité mondiale

Entre 1964 et 2014, la zone COI a enregistré 100 événements naturels significatifs (75 tempêtes, 11 inondations, 8 périodes de sécheresse)34

Les effets du changement climatique devraient induire une hausse des températures de 0,15°C à 0,2 °C par décennie, et une élévation du niveau de la mer de 30 cm à 1 m dans la zone35

81% de l’énergie primaire est importée dans la zone COI (pétrole et charbon)36

Un patrimoine naturel extrêmement riche et une vulnérabilité vis-à-vis du changement climatique

► L’océan Indien dispose d’une biodiversité très riche. Le sud-ouest de la zone est classé comme l’un des « 36 » points chauds de la biodiversité mondiale37. Mayotte et la Réunion accueillent à eux seuls un quart de la biodiversité de mammifères marins mondiales38. Les TAAF abritent 47 espèces d’oiseaux marins, dont 14 sont menacés d’extinction39.

► Toutefois, cette biodiversité est menacée par des risques anthropiques et naturels de plus en plus prégnants. Route maritime historique, 15 navires transitent chaque jour dans le canal du Mozambique, dont 2 à 3 pétroliers, et 30 aux abords de La Réunion dans un rayon de 50 milles. Parmi ces derniers, 11% transportent exclusivement des matières dangereuses (produits pétroliers, chimiques, gaz liquéfié, etc.)40.

► Cette situation est d’autant plus préoccupante que la zone est fortement menacée par les phénomènes naturels. Elle est la troisième zone la plus exposée aux risques naturels (cyclones, séismes, inondations, sécheresses)41. Entre 1964 et 2014, le sud-ouest de l’océan indien a ainsi subi 100 événements naturels significatifs, générant un coût lié aux dommages physiques de 2,87 milliards € (hors DOM-COM)42.

► En 2019, le Mozambique a été frappé par deux cyclones intenses ; Idai et Kenneth. Ce dernier a également durement touché les Comores, qui n’avaient pas connu de cyclone de cette intensité depuis 2004.

34 Banque mondiale (2017), South West Indian ocean risk assessment and financing initiative 35 CMUB (2019), Document stratégique de bassin maritime AFD (2019), Stratégie régionale océan Indien36 COI (2018), Plan de développement stratégique37 Zones qui renferment au moins 1 500 espèces de plantes vasculaires endémiques (hors mousses, algues et lichens), et pour lesquelles au moins 70% de l’habitat a été perdu38 Conseil Maritime ultra-marin du bassin Sud océan Indien (CMUB) (2019), projet de Document stratégique de bassin maritime39 Conseil Maritime ultra-marin du bassin Sud océan Indien (CMUB) (2019), projet de Document stratégique de bassin maritime40 Conseil Maritime ultra-marin du bassin Sud océan Indien (CMUB) (2019), projet Document stratégique de bassin maritime41 AFD (2019), Stratégie régionale océan Indien 2019-202342 Banque mondiale (2017), South West Indian ocean risk assessment and financing initiative

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► Les effets du changement climatique dans la zone risquent à terme de constituer un élément catalyseur, en raison de la hausse des températures (0,15°C à 0,2°C par décennie, élévation du niveau de la mer de 30 cm à 1 m d’ici 2100, réchauffement de la surface des océans) 43, alors que les Petits Etats et Territoires insulaires (PETI), dont plusieurs composent la zone, y sont particulièrement sensibles.

La préservation de la biodiversité, le développement de l’économie circulaire, la lutte contre le changement climatique et la prévention des risques naturels, revêtent dans ce cadre un caractère rénové

► Une coopération soutenue est mise en œuvre sur les thématiques de la gestion des risques naturels, de la préservation du patrimoine naturel et de la biodiversité dans l’océan Indien. La PIROI (Plateforme d’intervention régional de l’océan Indien), basée à La Réunion, regroupe les sociétés nationales Croix Rouge et Croissant Rouge des pays de l’océan Indien, Elle fédère au niveau régional les actions de gestion des risques naturels et agit comme catalyseur du développement des solidarités de voisinage en la matière.

► Les organismes de surveillance météorologique des pays de la zone collaborent pour affiner des modèles de prévision des cyclones. Des réseaux de chercheurs et d’acteurs de la conservation de la biodiversité sont également déjà développés, tel que le réseau IndoCet44 pour les cétacés. Le projet de création d’une Agence régionale de la biodiversité, entériné lors du 34ème Conseil des ministres de la COI en mars 2020, justifie également la volonté forte des Etats de la zone COI de prioriser cette thématique.

► Par ailleurs, les territoires et Etats de la zone attestent d’ambitions renouvelées pour le développement de l’économie circulaire et des énergies renouvelables. Plusieurs études sont actuellement menées au niveau de la zone pour le développement de l’économie circulaire et le renforcement d’une dynamique partenariale, par la COI, le ministère français des Outre-Mer, et l’Union des chambres de commerce et d’industrie de l’océan Indien (UCCIOI).

► Également, la plupart des territoires et Etats de la zone se dotent d’objectifs ambitieux en matière de développement des énergies renouvelables, pour lesquelles ils disposent de nombreux atouts naturels, d’origines terrestres comme marines. Maurice ambitionne par exemple d’atteindre un objectif de 35% d’énergies d’origine renouvelable en 202545. Les Seychelles ambitionnent d’atteindre un taux de 15% d’ici 203046. La Réunion souhaite quant à elle d’atteindre 100% d’énergies renouvelables à horizon 203047. Les Comores ont mis en œuvre sur financement européen le Programme de l’Alliance Mondiale contre le Changement climatique48 depuis 2014, ils visent à l’horizon 2030 une réduction des GES de 84% par rapport aux scénarios envisagés.

► La Réunion peut s’appuyer sur une expertise forte et reconnue dans l’ensemble de ces domaines mais également sur la présence d’un écosystème d’acteurs de la production d’énergies renouvelables, ou encore sur la mise en œuvre d’un partenariat local ADEME/Région favorisant le développement de projets en lien avec l’économie circulaire et la création d’un écosystème d’acteurs.

► Des dynamiques et acteurs se structurent également dans les pays de l’océan Indien, comme l’a par exemple mis en exergue l’organisation du forum « Eco.Actions » sur l’économie circulaire à Maurice du 9 au 11 décembre. Ce forum visait à sensibiliser aux opportunités de l’économie circulaire comme stratégie de développement de l’économie bleue, en rassemblant des opérateurs publics et privés et des groupements de jeunes issus de plusieurs territoires et pays

43 AFD (2019), Stratégie régionale océan Indien 2019-202344 Le consortium œuvre pour la protection des cétacés dans le sud-ouest de l’océan Indien grâce à des programmes de recherche collaborative, et le développement de compétences et de formations45 Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer (CEROM) (2018), Atlas de l’océan Indien 46 Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer (CEROM) (2018), Atlas de l’océan Indien 47 DEAL, Programmation pluriannuelle de l’énergie La Réunion48 https://amcc-comores.info/

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(les Comores, Maurice, Madagascar, Maldives, La Réunion, les Seychelles, le Cap Vert et la Guinée Bissau) et des partenaires du développement dont la Banque Mondiale.

► Dans le domaine de la transition énergétique, le programme ENERGIES financé sur les ressources du 10ème FED à hauteur de 15 millions € a soutenu une grande panoplie d’actions pour accompagner la transition énergétique en Indiaocéanie, telles que la mise en place d’un Observatoire de l’énergie sur l’océan Indien, de la base IOS-net mesurant le rayonnement solaire, de la plateforme ENERGIC de partage de connaissances sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, ou le financement d’études sur la valorisation énergétique de la biomasse et sur le potentiel des biocarburants.

2.3. Les dynamiques sociales et sanitaires

Données de contexte clés

Les territoires et pays de la zone sont traversés par des inégalités sociales importantes (indice de GINI de 0,48 au Kenya49 contre 0,34 en Australie50)

Les taux d’alphabétisation rendent compte de niveau d’éducation / formation dégradés au Mozambique (56%), aux Comores (59%)51, à Madagascar (64%)52, quand ces derniers avoisinent les 100% à La Réunion, aux Maldives et en Australie

Les données relatives à l’espérance de vie démontrent un accès et une offre de soin faibles dans certains pays de la zone

- Espérance de vie minimum à la naissance : Mozambique - 58 ans53

- Espérance de vie maximum à la naissance : La Réunion (80,9 ans)54 et l’Australie (82 ans)55

Une zone traversée par des structures sociales et des services publics inégaux que les dispositifs de mobilité peuvent contribuer à pallier

► Les indicateurs sociaux de la zone sont dégradés et justifient d’un accès aux soins et d’une offre de services publics inégaux. Les inégalités sont ainsi particulièrement marquées pour les Comores, Madagascar, les Seychelles, le Kenya et l’Afrique du Sud et le Mozambique (indices de GINI56 sont supérieurs à 0,4) et inférieurs ou égaux à 0,35 en Inde, à Maurice et en Australie. Il est de 0,39 à La Réunion57. Les taux d’alphabétisation rendent compte d’indicateurs d’éducation/formation faibles, hormis pour La Réunion, les Maldives et l’Australie, pour lesquels ces derniers avoisinent 100%58. Ils sont par comparaison de 56% et de 64% au Mozambique et à Madagascar59. L’espérance de vie à la naissance et les taux de mortalités infantiles témoignent

49 CEROM (2018), Atlas de l’océan Indien 50 Banque mondiale, donnée index indice GINI 51 Banque Mondiale (2018)52 CEROM (2018), Atlas de l’océan Indien 53 CEROM (2018), Atlas de l’océan Indien54 CEROM (2018), Atlas de l’océan Indien55 Division des Nations Unies pour la population, World Population Prospects – traitement Banque mondiale56 L’indice de GINI est un indicateur statistique rendant compte du niveau d’inégalités dans une population. 57 CEROM (2018), Atlas de l’océan Indien58 CEROM (2018), Atlas de l’océan Indien CIA World Factbook 201559 CEROM (2018), Atlas de l’océan Indien

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également d’un accès aux soins de faible qualité à l’exception de La Réunion et de l’Australie (espérance de vie à la naissance de respectivement 80,960 et 82 ans61). L’espérance de vie est de 58 ans au Mozambique 62 ans en Afrique du Sud, et de 63 ans aux Comores, pour des taux de mortalité infantile de respectivement 53 pour mille, 35 pour mille au Mozambique et aux Comores et 34 pour mille en Afrique du Sud, contre 6,8 pour mille à La Réunion62.

► Les dispositifs de mobilité, fortement soutenus par le programme INTERREG sur l’actuelle programmation, sont des outils efficaces pour renforcer les compétences des publics cibles et leur employabilité (majoritairement des jeunes), tout en renforçant les dynamiques de coopération et d’échanges entre les pays concernés. La Réunion dispose dans ce domaine d’infrastructures d’éducation ouvertes sur la zone (Université de la Réunion, GIP FCIP, centre local du CIEP, lycées agricoles) mettant en œuvre des actions de formation et d’échange. Elle présente également des infrastructures et un tissu associatif sportif de qualité qui pourraient être mis à profit dans la perspective d’un renforcement des coopérations dédiées.

► La Réunion bénéficie notamment d’un CHU disposant de tous les plateaux techniques, et constituant un établissement de recours régional pour certains pays de la zone. Il assure des formations de professionnels médicaux et d’étudiants dans les pays de l’océan Indien. Le projet Hospitalo-Universitaire a priorisé des axes de recherche qui tiennent compte des enjeux communs aux territoires de la zone dans le domaine sanitaire (maladies chroniques, maladies infectieuses, périnatalité), y compris les maladies émergentes.

La crise sanitaire liée à la pandémie du COVID 19 rappelle la vulnérabilité des petits territoires et pays insulaires

► La crise liée à la pandémie du COVID 19 met en lumière la vulnérabilité des Etats de la zone tant sur le plan purement sanitaire au regard des capacités de soins des pays que sur un volet économique du fait de la forte dépendance à la rente touristique, à l’instar des Seychelles, bien qu’éloignés des foyers infectieux.

► Le soutien aux réseaux d’unités de veille sanitaire dans la zone prend une importance rénovée dans ce contexte, de même que le renforcement des systèmes de santé, à l’image du réseau de surveillance épidémiologique régionale SEGA de la COI mis en œuvre suite à l’épidémie de chikungunya, financé par l’AFD. La décision de création d’un fonds « SEGA One Health » visant à pérenniser le réseau lors du dernier Conseil des ministres de la COI de mars 2020 abonde en ce sens.

► La crise internationale du COVID-19 a effectivement fait émerger des besoins de mise en réseau et de coordination à l’échelle régionale en particulier s’agissant de la sécurité sanitaire, de la production de données, et de la recherche dédiée. Également, il a permis de mettre en exergue le manque de coordination des territoires et Etats de la zone dans le domaine de la gestion de crise. Il n’existe par exemple par d’accord régional sur les rapatriements sanitaires aujourd’hui.

60 CEROM (2018), Atlas de l’océan Indien 61 Division des Nations Unies pour la population, World Population Prospects – traitement Banque mondiale 62 CEROM (2018), Atlas de l’océan Indien

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2.4. Tourisme et dialogue entre les culturesDonnées de contexte clés

Le secteur touristique est en croissance régulière dans l’ensemble des territoires et Etats de la zone COI63 :

- La Réunion a accueilli 534 630 touristes en 2018 (+ 32% par rapport à 2014)

- Maurice : 1 399 408 touristes en 2018 (+ 34% par rapport à 2014)

- Les Seychelles : 361 844 touristes en 2018 (+ 55% par rapport à 2014)

- Madagascar : 291 299 touristes en 2018 (+ 31% par rapport à 2014)

- Les Comores : 35 865 touristes en 2018 (+ 57% par rapport à 2014)

En 2018, les touristes réunionnais se rendaient essentiellement à Maurice, mais la plus forte croissance en volume est enregistrée avec les Seychelles (+40% de touristes réunionnais depuis 2014)64 :

- 138 439 touristes réunionnais se rendaient à Maurice en 2018 (-2% par rapport à 2014)

- 6 203 aux Seychelles (+40% par rapport à 2014)

- 18 235 à Madagascar en 201465

- 3 785 aux Comores (-6,8% par rapport à 2017)

Le tourisme réunionnais demeure largement tourné vers la métropole (80% des visiteurs)

Le développement du secteur touristique est inégal entre les pays de la zone. Les rentrées en devises liées au tourisme sont de 66 :

- 7,9 Mds € en Afrique du Sud

- 4,1 Mds € au Sri Lanka

- 3 Mds € aux Maldives

- 1,9 Mds € en Tanzanie

- 1,8 Mds € à Maurice

- 1,5 Mds € au Kenya

- 520 millions d’euros à Madagascar67

- 454 millions € aux Seychelles

- 103 millions € au Mozambique

- 35,3 millions € aux Comores

63 World Tourism Organization (2019), Yearbook of Tourism Statistics dataset64 World Tourism Organization (2019), Yearbook of Tourism Statistics dataset65 Pas de données plus récentes66 CEROM (2018), Atlas de l’océan Indien 67 Madagascar Tribune (2019) : https://www.madagascar-tribune.com/Recette-de-520-millions-de-dollars-en-2018.html

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Le développement du secteur touristique est inégal entre les pays de la zone mais il est identifié comme stratégique pour la plupart d’entre eux

► Les recettes liées au secteur touristique sont très inégales entre les pays de la zone. Elles constituent respectivement 35,3 M € et 103 M € aux Comores et au Mozambique, contre 520 M€ à Madagascar68, 1,5 Mds € au Kenya, 1,8 Mds € à Maurice, 1,9 Mds € en Tanzanie,3 Mds € aux Maldives, 4,1 Mds € au Sri Lanka et 7,9 Mds € en Afrique du Sud 69. Le secteur touristique constitue un axe de développement fort pour la plupart des pays de la zone.

► La zone bénéficie d’un patrimoine culturel matériel et immatériel riche, du fait de son peuplement et son métissage, son histoire commune, les langues (créole, français, anglais, portugais...) ou encore l’art de vivre (gastronomie, danse et musique, architecture…).

► Les spécificités de chaque territoire conduisent à une richesse naturelle culturelle importante de la zone. Les îles de l’océan Indien présentent de nombreux atouts et complémentarités en matière touristique : biodiversité, patrimoine historique et culturel, plages, randonnées. Parmi les territoires et Etats parties prenantes au programme INTERREG 2014-2020, on dénombre ainsi 32 sites naturels, 45 sites culturels, et 6 sites mixtes culturel et naturel.

► Des réseaux culturels et touristiques sont d’ores et déjà établis dans la zone ou en cours de renforcement, à l’image de l’association des îles Vanille visant à coupler les destinations dans la zone afin de mettre en valeur leur potentiel touristique commun dans une démarche partenariale ou encore des efforts de développement d’une offre de croisière commune. De plus, le renforcement du secteur touristique régional souffre en l’état d’un manque de liaisons directes entre les pays et îles de la zone.

Une identité indiaocéanique en cours de développement mais un sentiment d’appartenance à la zone Océan indien encore limité

► L’existence d’un patrimoine culturel commun entre les pays de par leur peuplement et métissage, leur histoire (colonisation, esclavagisme), la langue (créole) ou encore l’art de vivre (gastronomie, danse et musique, architecture…) adossé à des spécificités de chaque territoire conduisent à une richesse culturelle importante de la zone

► Une identité indiaocéanique en cours de construction sous l’impulsion de la COI via l’élaboration d’une stratégie culturelle régionale de la COI avec l’appui de l’UNESCO en 2013 ou encore la création d’un hymne de la COI en 2014 baptisé « ENSEMBLE ». Un projet régional en faveur des industries culturelles et créatives consacrant la volonté des membres de la COI de construire un espace culturel Indiaocéanique doit voir le jour, suite à une étude de préfaisabilité financée par l’AFD. Des projets structurants ont été soutenus dans ce domaine par le programme INTERREG 2014-2020, tels que le projet de phonothèque historique de l’océan Indien, ou le projet de mise en réseau du patrimoine iconographique de l’océan Indien.

► Un renforcement du sentiment d’appartenance à la zone Océan Indien identifié comme prioritaire par les instances de gouvernance de la zone, notamment la COI, afin de renforcer les liens culturels entre les pays et d’encourager ainsi la dynamique de coopération en faveur de l’ensemble de la zone

68 Madagascar Tribune (2019) : https://www.madagascar-tribune.com/Recette-de-520-millions-de-dollars-en-2018.html69 CEROM (2018), Atlas de l’océan Indien

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