[Canton de Saint-Vith] l’urbanisme commercial & industriel
Fanny DE SMET, Maxime LAURENT, Stefano MAMELO & Tamara NEGRI
dans le cadre du cours de
Morphologie urbaine et intégration paysagère – J. Teller
Université de Liège - Année académique 2015 - 2016
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
3
[1] Introduction ................................................................................. 7
[1.1] Urbanisme commercial et industriel ............................................................. 9
[1.2] Objectifs ..................................................................................................... 13
[1.3] Méthodologie ............................................................................................. 13
[2] Territoire ................................................................................... 15
[2.1] Canton de Saint-Vith .................................................................................. 17
Contexte géographique .......................................................................... 17
Contexte démographique ....................................................................... 17
Contexte économique ............................................................................. 19
[2.2] Zone d’étude .............................................................................................. 19
Espace industriel « Neustadt » ............................................................... 21
Entrée de ville commerciale « N62 »....................................................... 23
[3] Diagnostic ................................................................................. 27
[3.1] Espace industriel « Neustadt » ................................................................... 29
A l’échelle de la zone .............................................................................. 29
A l’échelle de la rue ................................................................................ 33
Synthèse ................................................................................................ 41
[3.2] Entrée de ville commerciale « N62 » .......................................................... 45
A l’échelle de la zone .............................................................................. 45
A l’échelle de la rue ................................................................................ 49
Synthèse ................................................................................................ 57
[3.3] Enjeux & Potentiels .................................................................................... 61
Enjeux .................................................................................................... 61
Potentiels ............................................................................................... 63
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
5
[4] Intentions .................................................................................. 67
[4.1] Restructuration de la trame viaire & réaménagement des voiries ............... 71
Réorganisation globale ........................................................................... 73
Propositions d’aménagement ................................................................. 73
[4.2] Réorganisation du parcellaire & Densification ............................................ 81
Réorganisation globale ........................................................................... 81
Propositions d’aménagement ................................................................. 81
[4.3] Principes à suivre ....................................................................................... 87
Charte concernant les enseignes ........................................................... 87
Plan lumière ........................................................................................... 87
Mobilier urbain ........................................................................................ 89
[5] Programmation ......................................................................... 91
[5.1] Priorité 1 .................................................................................................... 93
Zone levier n°1 ....................................................................................... 93
Zone levier n°2 ....................................................................................... 95
[5.2] Priorité 2 .................................................................................................... 95
Zone levier n°3 ....................................................................................... 95
[5.3] Priorité 3 .................................................................................................... 97
Zone levier n°4 ....................................................................................... 97
Zone levier n°5 ....................................................................................... 97
[5.4] Priorité 4 .................................................................................................... 99
[.] Références .............................................................................. 101
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
7
[1] Introduction « l’urbanisme commercial et industriel »
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
9
L’étude s’inscrit dans le cadre du programme de développement stratégique LEADER
2014-2020 du GAL (Groupe d’Action Locale) « 100 villages-1 avenir ». Le territoire du
GAL correspond au canton de Saint-Vith et est donc situé au sud de la communauté
germanophone de Belgique à la frontière avec l’Allemagne. L’objectif du programme est
de valoriser durablement les ressources régionales et d’assurer, par la même occasion,
un avenir pour l’ensemble des villages du canton (Groupe d’Actions Locales 100
villages–1 avenir [GAL 100 villages–1 avenir], 2015).
Dans ce cadre, il nous a été demandé de mener un travail pratique visant à analyser les
structures territoriales (urbaines, rurales et paysagères) du canton de Saint-Vith. Ce
travail pratique mené par l’ensemble des étudiants prend place au sein du cours de
« Morphologie et intégration paysagère ». Sa réalisation a été rendue possible grâce au
soutien du Gouvernement de la Communauté germanophone et du WFG Ostbelgiens.
Les conclusions apportées par les étudiants pourront servir à la réalisation d’un master
plan pour le développement territorial de l’ensemble du canton de Saint-Vith (Université
de Liège [Ulg], 2016).
[1.1] Urbanisme commercial et industriel
Dix thématiques ont été analysées afin de modéliser le territoire. Le travail présenté
dans ce rapport porte sur l’urbanisme commercial et industriel. Il s’agit d’analyser les
espaces soumis à une pression économique forte, tels que les entrées de villes ou
certains parcs d’activités économiques.
Ces espaces constituent des morceaux de territoire dédiés à l’activité économique. Cette
dernière a longtemps fait partie intégrante des centres-villes mais petit à petit, elle s’est
éloignée des centres et se retrouve aujourd’hui aux abords des villes dans des espaces
qui concentrent de nombreux bâtiments industriels ou commerciaux (Bonne, Jouhaud,
Masseglia & Stoens, 2014 ; Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement
de Loire-Atlantique [CAUE 44], 2011). Considérées comme perturbatrices du cadre de
vie, les activités économiques ont été rejetées des centres et isolées des zones d’habitat
pour des raisons de foncier et de nuisances (CAUE 44, 2011).
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
11
Ce phénomène s’inscrit aussi dans une évolution plus globale de l’organisation spatiale
de nos villes liée au développement du « tout à la voiture » et à l’étalement résidentiel
qui en résulte (Garcez & Mangin, 2014).
Une logique urbanistique propre et fortement consommatrice de foncier s’applique à ce
type d’espaces : les entreprises s’implantent dans des lieux judicieusement sélectionnés
et achètent des grandes parcelles surdimensionnées afin d’y construire leurs bâtiments
(Bonne et al., 2014). Cela se traduit par un morcellement du territoire lié à une
juxtaposition de grandes parcelles fonctionnant indépendamment les unes des autres.
Par ailleurs, ces zones ont souvent été exclues des préoccupations d’aménagements
des collectivités à cause de leur éloignement et leur monofonctionnalité. L’absence
d’aménagements de qualité rend ces espaces peu attractifs d’un point de vue visuel, ce
qui renforce leur image de rejet et peut laisser des marques sur le paysage (CAUE 44,
2011).
La question de requalifier les espaces d’activités à forte pression économique, apparait
donc comme un véritable défi pour les collectivités. Il s’agit de rendre ces espaces plus
attractifs en créant un environnement de qualité pour l’ensemble des usagers et
améliorant ainsi le cadre de vie de l’ensemble du territoire.
Les zones d’activités économiques du canton, qu’il s’agisse d’une entrée de ville ou d’un
parc d’activité économique, peuvent en effet jouer un nouveau rôle et s’inscrire dans un
projet global de développement du canton de Saint-Vith (CAUE 44, 2011).
C’est dans cette optique de requalification des zones économiques par un travail sur
l’urbanisme commercial et industriel que s’inscrit notre démarche.
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
13
[1.2] Objectifs
Plus précisément, notre travail poursuit plusieurs objectifs. Premièrement, il s’agit
d’analyser les espaces d’activités économiques du canton de Saint-Vith dans une
perspective morphologique et paysagère en faisant ressortir plusieurs éléments :
- l’impact du parcellaire sur l’implantation des bâtiments ;
- les vues internes le long des chaussées ;
- l’organisation des structures viaires linéaires ;
- la confrontation entre structures commerciales et résidentielles ;
- les frontières entre les différents types de structures ;
- l’intégration des différentes structures dans le paysage.
Ensuite, il s’agit de faire des propositions en matière de requalification paysagère de ces
espaces sur base de l’analyse réalisée.
[1.3] Méthodologie
L’étude s’est réalisée en quatre temps. Premièrement, les activités économiques ont été
étudiées à l’échelle du canton afin de mettre en évidence Saint-Vith comme pôle
d’activité économique. Deux espaces ont ensuite été choisis comme espaces d’analyse :
l’entrée de ville au sud de Saint-Vith et le parc d’activité économique de « Neustadt » au
nord de Saint-Vith.
Deuxièmement, un diagnostic territorial a été dressé sur base d’une analyse détaillée de
ces deux espaces. L’analyse s’est réalisée à deux échelles : à l’échelle de chacune de
deux zones, puis à l’échelle de la rue. Les conclusions tirées de cette analyse ont permis
d’identifier les grands enjeux et potentiels du territoire.
Troisièmement, des intentions de requalification du territoire ont été définies. Ces
intentions ont mené à des propositions d’aménagement global sur l’ensemble du
territoire de Saint-Vith et à des propositions d’intervention plus localisées.
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
15
[2] Territoire « un pôle d’activité économique »
Figure 2.1. Carte du canton de Saint-Vith
(Portail cartographique de la Région Wallonne, 2016)
Figure 2.2. Carte du réseau routier
(Portail cartographique de la Région Wallonne, 2016)
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
17
[2.1] Canton de Saint-Vith
Contexte géographique
La zone d’étude correspond au territoire du canton de Saint-Vith qui est constitué de
cinq communes situées à l’extrême est de la Belgique et au sud de la Communauté
germanophone. Les cinq communes sont les suivantes : Amel, Büllingen, Burg-Reuland,
Bütgenbach et Saint-Vith (Figure 2.1). Le territoire couvre une superficie totale de 629
km² (GAL 100 villages-1 avenir, 2015).
Le canton de Saint-Vith est limité au sud par sa frontière avec le Grand-Duché du
Luxembourg, à l’est par sa frontière avec l’Allemagne, à l’ouest par la frontière
linguistique et au nord par les Hautes Fagnes qui constituent une barrière naturelle entre
le canton de Saint-Vith et celui d’Eupen. Les frontières nationales et communautaires
sont toutefois perméables pour les habitants qui les traversent régulièrement pour des
raisons professionnelles ou personnelles.
Les mouvements de population sont facilités par la présence de l’autoroute E42 (A27)
qui traverse la commune de Saint-Vith et permet de rejoindre Verviers puis Liège au
nord-ouest et l’Allemagne au sud-est (Figure 2.2). La N62 constitue elle aussi un axe
structurant important ; elle traverse le centre de Saint-Vith et permet de relier Malmédy
au nord et le Grand-Duché du Luxembourg au sud (Figure 2.2). La N62 est fortement
fréquentée par les transfrontaliers qui vont travailler au Grand-Duché du Luxembourg.
Le territoire est aussi connu sous le nom de « Eifel ». C’est un territoire rural et
homogène caractérisé par un paysage vallonné et composé essentiellement de forêts et
de prairies. D’un point de vue géologique, l’Eifel appartient au massif schisteux rhénan,
une zone de transition entre l’Ardenne et l’Eifel (rive gauche du Rhin) (GAL 100 villages-
1 avenir, 2015).
Contexte démographique
A la date du 1er janvier 2014, les cinq communes comptaient 30 128 habitants, soit une
densité de 47,9 habitants/km². Depuis la fin des années 80, le canton connait une
croissance démographique continue qui s’est accentuée ces dix dernières années, bien
Figure 2.3. Localisation des noyaux d’habitat
Figure 2.4. Activités économiques du canton de
Saint-Vith
Figure 2.5. Typologie des zones d’activités
économiques autour de Saint-Vith
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
19
qu’elle reste inférieure aux taux de croissance mesuré sur l’ensemble de la
Communauté germanophone.
Comme l’illustre la figure 2.3, la population se concentre dans quelques noyaux
d’habitat. Le territoire se caractérise en effet par la présence de nombreux villages
dispersés et de tailles diverses avec quelques noyaux qui prédominent. On se situe en
milieu rural et près de 94% de la surface du territoire est non bâtie et occupée par des
prés ou prairies (GAL 100 villages-1 avenir, 2015). Saint-Vith constitue le noyau principal
du canton. En effet, la ville possède plus de 2500 bâtiments sur son territoire tandis
seuls sept villages en possèdent plus de 500 (Amel, Burg,Bütgenbach, Büllingen,
Krinkelt, Elsenbörn, Weywertz) (Figure 2.3). On remarque que l’urbanisation se fait
essentiellement à proximité des grands axes viaires.
Contexte économique
À l’échelle du canton, le réseau des commerces et services de proximité est fragmenté.
Les activités économiques se concentrent autour des noyaux bâtis et le long des axes
viaires qui relient les noyaux bâtis (Figure 2.4). On peut identifier quatre centres de base
(Amel, Büllingen, Burg-Reuland et Bütgenbach) et un centre moyen (Saint-Vith) (GAL
100 villages-1 avenir, 2015). Plus précisément, au nord du canton les activités se
localisent autour de Büllingen et Bütgenbach tandis qu’au sud elles se concentrent à
Saint-Vith et sur la nationale entre Saint-Vith et Amel. De façon plus générale, Saint-Vith
peut donc être considéré comme le pôle économique principal à l’échelle du canton.
[2.2] Zone d’étude
La ville de Saint-Vith a donc été choisie comme zone d’étude pour notre travail. Comme
illustré sur la figure 2.5, l’autoroute E42 longe Saint-Vith sur sa partie occidentale, tandis
que la N62 traverse Saint-Vith du nord au sud.
A proximité de Saint-Vith, on peut distinguer trois zones économiques distinctes qui sont
toutes trois traversées par la N62 (Figure 2.5). Au nord, on retrouve essentiellement des
structures industrielles qui se concentrent dans la zone d’activité économique industrielle
de « Neustadt ». Le centre de Saint-Vith quant à lui concentre des petits commerces.
Figure 2.6. Vue aérienne de l’espace industriel de « Neustadt »
Figure 2.7. Carte du l’affectation au plan de secteur de l’espace industriel de « Neustadt »
Figure 2.8. Carte de l’occupation du sol (COSW) de l’espace industriel « Neustadt »
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
21
Au sud enfin, de nombreuses grandes surfaces commerciales s’implantent le long de la
N62 en entrée de ville.
Le nord et le sud sont tous les deux soumis à une pression économique forte. C’est
pourquoi, nous avons décidé de nous focaliser sur ces deux espaces pour la suite de
notre analyse.
Espace industriel « Neustadt »
Le premier espace analysé se situe au nord de la ville de Saint-Vith. Il s’agit d’un espace
qui concentre de nombreux bâtiments industriels mais on retrouve aussi des structures
résidentielles. Autour de cet espace, on est dans un environnement rural et faiblement
bâti (Figure 2.6).
Au plan de secteur, plusieurs types d’affectation cohabitent (Figure 2.7) : zone d’habitat,
zone d’habitat à caractère rural, zone de services publics et d’équipements
communautaires, zone d’activité économique industrielle, zone agricole et zone
d’aménagement communal concerté. La zone d’activité économique industrielle s’insère
au sein de la zone d’habitat. Elle constitue un parc d’activité économique géré par la SPI
(Agence de développement économique pour la Province de Liège). Ce parc couvre une
superficie totale de 115 230 m² et accueille 18 entreprises qui génèrent 246 emplois.
D’après la carte de l’occupation du sol COSW (Figure 2.8), la zone d’activité
économique industrielle est occupée par des espaces d’activités économiques, de
services et d’équipement communautaire. Autour, le territoire est couvert de prairies
permanentes, d’espaces verts urbains, de terres arables et d’îlots urbains et bâtis.
Plusieurs enjeux sont liés à ce type d’espace. En général, ils s’installent à l’extérieur des
centres et à proximité d’axes de communication majeurs. L’espace industriel
« Neustadt » s’inscrit bien dans cette logique puisqu’il se situe à la sortie de Saint-Vith le
long de la N62.
Ces espaces ne sont généralement accessibles qu’en voiture et possèdent leur propre
réseau routier dédié à la voiture et aux poids lourds. Les surfaces occupées par les
voiries, les zones de stockage et de desserte sont très conséquentes, ce qui génère des
Figure 2.9. Vue aérienne de l’entrée de ville commerciale « N62 »
Figure 2.10. Carte de l’affectation au plan de secteur de l’entrée de ville commerciale « N62 »
Figure 2.11. Carte de l’occupation du sol (COSW) de l’entrée de ville commerciale « N62 »
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
23
nuisances sonores, atmosphériques et visuelles. Par ailleurs, les parcs d’activités
économiques de type industriel sont de grands consommateurs d’espaces ; les besoins
des entreprises en termes de foncier sont généralement surestimés (Bonne et al., 2014).
L’analyse de l’espace industriel de « Neustadt » nous permet d’étudier plus en détail les
enjeux liés à ce type d’espace et de mieux comprendre ce que l’on appelle l’urbanisme
industriel.
Entrée de ville commerciale « N62 »
Le second espace analysé correspond à l’entrée de ville au sud de Saint-Vith le long de
la N62. De nombreuses grandes surfaces commerciales y sont implantées le long de la
route. Pour ne citer que quelques exemples, on trouve des surfaces commerciales
connues telles que Aldi, Univers du Cuir, Lidl ou encore des magasins locaux tels que
« Ambiente », un magasin de carrelage et sanitaire, un magasin de mobilier ou encore
un magasin de jardinage. Il s’agit généralement de grands bâtiments de type « boîtes à
chaussures » comme on peut le voir sur la vue aérienne (Figure 2.9).
Ces surfaces commerciales sont situées dans une zone affectée à de l’habitat au plan
de secteur (Figure 2.10), autour de laquelle on a une zone d’aménagement communal
concerté. Notons aussi la présence d’une zone agricole au sud. Sur la carte de
l’occupation du sol par contre (Figure 2.11), les parcelles commerciales sont reprises
comme espace d’activité économique, de service et d’équipement communautaire.
Lorsqu’on se rapproche du centre, le territoire est occupé par des îlots urbains et bâtis.
L’ensemble se développe le long de la N62 et est entouré par des espaces verts et
agricoles.
De nombreux enjeux sont similaires entre les espaces industriels et les espaces
commerciaux : grande consommation de foncier, accessibilité « tout à la voiture », etc.
Néanmoins certains enjeux sont spécifiques aux espaces commerciaux. Les commerces
doivent contrairement aux industries être accessibles et visibles, ce qui explique que ces
zones s’implantent généralement en entrées de ville. Cela donne lieu à une juxtaposition
de grandes parcelles le long de la voirie, sans lien les unes avec les autres, avec sur
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
25
chacune un parking clients, un bâtiment de type « boîte à chaussures » et une
multiplication de panneaux, de publicités et d’enseignes (Bonne et al., 2014). Les limites
de cet type d’espace sont généralement floues et ont tendance à s’étirer de manière
morcelée tout le long des axes routiers (Bonne et al., 2014).
Le rapport au paysage, la pollution visuelle, le morcellement et l’individualisation des
parcelles sont autant d’enjeux propres aux zones commerciales qui vont pouvoir être
approfondis par l’analyse de cet espace situé à l’entrée sud de Saint-Vith, permettant
ainsi de mieux comprendre ce que l’on appelle l’urbanisme commercial.
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
27
[3] Diagnostic « un territoire chaotique »
Figure 3.1. Parcellaire et implantation du bâti de l’espace industriel « Neustadt »
Figure 3.2. Organisation spatiale du parcellaire : (a) Organisation linéaire
(b) Organisation aléatoire (c) Lotissement (d) « Cul-de-sac »
a b
c d
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
29
Les deux espaces choisis ont ensuite été analysés à différentes échelles. L’organisation
du parcellaire, l’orientation des façades principales, la présence de barrières et les
espaces vides ont été étudiés à l’échelle de l’ensemble de la zone. La composition des
vides a ensuite été étudiée à l’échelle de la rue, ce qui a permis de mettre en évidence
les zones de recul devant les bâtiments, les espaces végétalisés, les trottoirs et les vues
internes le long des chaussées.
La même méthode d’analyse a été appliquée aux deux zones d’étude identifiées :
l’espace industriel de « Neustadt » et l’entrée de ville commerciale le long de la « N62 ».
[3.1] Espace industriel « Neustadt »
A l’échelle de la zone
A partir d’une photographie aérienne et du plan cadastral disponibles sur le portail
géographique de la Région Wallonne, les parcelles et les bâtiments ont été redessinés
afin de permettre une meilleure compréhension de l’organisation spatiale du parcellaire
et de la logique d’implantation des bâtiments au sein des parcelles (Figure 3.1).
On observe plusieurs tendances au sein même de la zone. Le long des axes principaux,
et plus particulièrement le long de la N62, le développement s’est fait de façon linéaire
(Figure 3.2a). Les parcelles étroites et plus ou moins profondes semblent accrochées à
la route. A l’intérieur de celles-ci, ce sont les structures résidentielles de type « maisons
4 façades » qui prédominent.
En s’éloignant des grands axes, l’organisation du parcellaire devient plus aléatoire
(Figure 3.2b). Les parcelles sont grandes et de formes diverses. Elles sont occupées par
des bâtiments de type industriel ou par des entreprises. La taille des parcelles est
souvent largement supérieure à l’espace réellement occupé par ces entreprises et
industries, ce qui laisse de grands espaces inexploités au sein de la zone. Cela
s’explique par le fait que les entreprises ont tendance à acheter des parcelles d’une taille
supérieure à leurs besoins pour pouvoir s’étendre dans le futur.
Figure 3.3. Façades principales
Figure 3.4. Barrières
Murets
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
31
On observe aussi des zones de lotissement dont l’organisation vient se surimposer au
parcellaire existant (Figure 3.2c, p.28). Ces zones fonctionnent de façon indépendante
avec leurs propres maillages viaires et logiques d’implantation.
Enfin, la zone est caractérisée par la présence de nombreuses rues en « cul-de-sac »
qui ont été créés pour donner accès aux bâtiments industriels et aux entreprises
(Figure 3.2d, p.28).
Les façades principales ont ensuite été mises en évidence afin de comprendre la logique
d’implantation des bâtiments au sein des parcelles (Figure 3.3). Devant la façade
principale des grands bâtiments de type industriel ou liés à des petites et moyennes
entreprises, on observe des zones de recul plus ou moins importantes. Ces zones
correspondent essentiellement à des espaces de stockage ou de stationnement. Devant
la façade principale des maisons résidentielles par contre, on peut distinguer deux cas
de figures : soit la façade est directement accolée à la rue, soit elle est en léger recul par
rapport à la rue. Dans ce second cas de figure, la zone de recul est occupée soit par de
petits jardins privés, soit par une zone de stationnement individuel.
En se dirigeant vers le sud, la zone de recul devant les habitations tend à se réduire, on
peut parler d’un « effet entonnoir » vers le centre de Saint-Vith.
La zone est caractérisée par la présence de nombreuses barrières qui délimitent les
espaces et empêchent certains accès. On peut distinguer quatre types de barrières
(Figure 3.4). Des barrières métalliques entourent les parcelles industrielles dans le but
d’en limiter ces accès. Ces barrières ont donc avant tout une fonction prohibitive. Les
jardins privés sont quant à eux délimités en grande partie par des haies. On retrouve
aussi des murets mais de façon relativement limitée. Enfin, les bandes herbeuses
constituent le dernier type de barrière observé. Celles-ci n’ont pas de fonction prohibitive
et agissent davantage comme des espaces tampons entre différents espaces. Ces
bandes herbeuses se retrouvent notamment devant les haies des jardins privés, ce qui
permet de marquer une frontière supplémentaire entre la rue et la maison.
Figure 3.5. Parcelles inoccupées
Figure 3.6. Espaces inoccupés au sein des
parcelles
Figure 3.7. Localisation des zooms A, B et C
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
33
L’analyse du parcellaire et du bâti a également permis de mettre en évidence la grande
quantité d’espaces vides, c’est-à-dire d’espaces inoccupés par le bâti. Ces « vides »
peuvent correspondre soit à des parcelles inoccupées (Figure 3.5), soit à des espaces
inoccupés à l’intérieur même des parcelles (Figure 3.6).
Les parcelles inoccupées sont de différents types (Figure 3.5). On a des petites
parcelles destinées à recevoir des structures résidentielles, des grandes parcelles qui
pourraient accueillir des entreprises et enfin de nombreuses parcelles « déchets » qui
résultent du découpage chaotique du parcellaire lié aux industries. Ces parcelles
résiduelles sont difficilement exploitables car elles sont soit trop petites soit trop
irrégulières.
Au sein de la zone identifiée au plan de secteur comme zone d’activité économique à
caractère industriel (ZAEI) (zone entourée en noir sur les figures 3.5 et 3.6), il reste peu
de parcelles disponibles. Les rares disponibilités se situent en bordure de la zone
(Figure 3.5). Par contre, on retrouve beaucoup de « vides » à l’intérieur des parcelles
occupées (Figure 3.6). Ces espaces sont des espaces perdus en termes de foncier et
constituent des freins à l’aménagement du territoire.
A l’échelle de la rue
La composition des « vides » a ensuite été étudiée plus en détail à l’échelle de la rue en
zoomant sur trois espaces (Figure 3.7). Pour chaque zoom, les éléments présents sur le
territoire ont été schématisés en plan (Figures 3.8, 3.12 et 3.16).
Dans chacun des zooms, trois vues et trois profils ont été représentés schématiquement
(Figures 3.9 à 3.11, 3.13 à 3.15 et 3.17 à 3.19). Ce travail a permis un changement de
point de vue. L’ensemble des schémas précédents proposent une analyse en plan du
territoire. La schématisation des vues internes et la réalisation de coupes permettent ici
une perception du territoire depuis le sol. Ce nouveau regard sur le territoire permet
d’identifier les types d’éléments prédominants dans les vues et de mesurer l’impact
paysager des industries et des commerces sur les perceptions internes du site.
Figure 3.8. Zoom A : (a) Photographie aérienne (b) Schéma
(c) Localisation des coupes et des vues
a b
c
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
35
Dans le premier zoom, illustré par les figures 3.8 à 3.11, les structures résidentielles
cohabitent avec des structures industrielles. Les premières se disposent le long de la
route et correspondent essentiellement à des maisons de type « 4 façades » avec leurs
façades principales tournées vers la rue. Les secondes s’implantent plus loin de la route
en second plan par rapport aux structures résidentielles.
Des trottoirs sont présents sur la presqu’entièreté de la zone. On remarque aussi la
présence d’espaces de stationnement qui longent la route devant certaines maisons.
Devant d’autres maisons, on a des jardins privés relativement étroits. Devant les
bâtiments industriels, les zones de recul correspondent à des espaces de stationnement.
Le long de la route, on observe quelques parcelles inoccupées. Elles sont recouvertes
d’herbes et délimitées par des haies. Elles constituent, avec les quelques bandes
herbeuses observées le long des routes, le peu d’espaces verts présents dans la zone.
Notons aussi la présence d’une rue en « cul-de-sac » qui permet de rejoindre un
bâtiment industriel.
Figure 3.9. Coupe et vue n°1 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.10. Coupe et vue n°2 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.11. Coupe et vue n°3 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
a b c
a b c
a b c
Figure 3.12. Zoom B : (a) Photographie aérienne (b) Schéma
(c) Localisation des coupes et des vues
a
b
c
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
37
Dans ce second zoom, illustré par les figures 3.12 à 3.15, les structures industrielles
sont prédominantes. De larges zones de recul se dessinent devant ces structures. Elles
correspondent à des zones de stationnement, de stockage ou de desserte et sont
souvent fermées par des barrières métalliques.
Les surfaces artificielles de type béton ou asphalte sont très présentes dans les vues
internes au détriment des espaces végétalisés qui couvrent de faibles superficies. Les
seuls espaces verts présents correspondent à des parcelles inoccupées recouvertes
d’herbes ou aux jardins privés des quelques maisons présentes dans la zone. Les vues
sont également caractérisées par les enseignes des entreprises sur leurs façades
principales.
Les rues en « cul-de-sac » sont plus nombreuses ici et on peut toujours observer
l’omniprésence de trottoirs, ce qui est relativement rare dans un espace de type
industriel.
Figure 3.13. Coupe et vue n°4 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.14. Coupe et vue n°5 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.15. Coupe et vue n°6 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
a b c
a b c
a b c
Figure 3.16. Zoom C : (a) Photographie aérienne (b) Schéma
(c) Localisation des coupes et des vues
a
b
c
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
39
Le dernier zoom (Figures 3.16 à 3.19) illustre l’évolution depuis la zone s’activité
économique de « Neustadt » vers le centre de Saint-Vith. On passe d’une structure
industrielle à une structure davantage résidentielle et commerciale.
Les structures résidentielles ne suivent plus le modèle « 4 façades » comme dans les
zooms précédents mais correspondent à des ensemble de maisons mitoyennes
implantées le long de la N62 sans zone de recul. Devant ces maisons, des espaces de
stationnement longent la voirie. Les trottoirs sont toujours bien présents et on retrouve
l’unique passage pour piétons de la zone.
L’implantation des petites structures commerciales est similaire à celle des structures
résidentielles. Les grandes structures commerciales par contre s’implantent en recul par
rapport à la voirie et libèrent ainsi de grandes espaces de stationnement. Contrairement
aux espaces situés devant les industries, les parkings ne sont pas fermés par des
barrières métalliques mais restent ouverts afin d’en faciliter l’accès. Remarquons
toutefois la présence de haies à certains endroits qui agissent comme des barrières. Des
enseignes publicitaires sont installées le long de la route en plus des enseignes
présentes sur les façades des bâtiments.
Figure 3.17. Coupe et vue n°7 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.18. Coupe et vue n°8 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.19. Coupe et vue n°9 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
a b c
a b c
a b c
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
41
Synthèse
L’analyse de l’espace industriel de « Neustadt » peut se synthétiser comme suit.
Une partie du parcellaire s’organise linéairement le long des routes de façon
relativement dense. Les parcelles sont petites et régulières. Elles sont pour la plupart
occupées par des maisons.
A l’arrière de ce parcellaire linéaire, on retrouve un parcellaire plus diffus et aléatoire.
Les parcelles grandes et irrégulières sont occupées par des bâtiments industriels. Les
activités industrielles sont de grandes consommatrices de foncier. En effet, on observe
beaucoup d’espaces inoccupés autour des bâtiments, liés au surdimensionnement des
parcelles par rapport à l’activité implantée. Le découpage chaotique du parcellaire est
aussi à l’origine de nombreuses parcelles résiduelles trop petites ou trop irrégulières
pour être exploitées. Ces différents phénomènes ont pour une conséquence une grande
proportion de « vides » sur le territoire. A ces « vides » s’ajoutent des parcelles
inoccupées qui représentent du disponible foncier.
Les structures résidentielles, commerciales et industrielles cohabitent au sein du
territoire. Toutefois, on observe une concentration croissante de deux premiers types de
structures lorsqu’on se rapproche du centre de Saint-Vith.
La forme du bâti et l’urbanisation évoluent aussi vers le centre de Saint-Vith. On passe
d’une urbanisation plus diffuse avec de grands bâtiments industriels et commerciaux et
des maisons de type « 4 façades » à une urbanisation plus dense constituée
d’ensembles de maisons mitoyennes.
Devant la plupart des bâtiments, on observe des zones de recul plus ou moins
profondes. Devant les bâtiments industriels, ces zones sont occupées par des espaces
de stationnement, de stockage ou de desserte et sont clôturées par des barrières
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
43
métalliques pour en limiter l’accès. Devant les grandes surfaces commerciales par
contre, on retrouve essentiellement de larges espaces de stationnement non clôturés
afin d’en faciliter l’accès. Enfin, devant les habitations, les zones de recul correspondent
généralement à des jardins privés délimités par des haies ou à des emplacements de
parking individuels.
On observe aussi que la profondeur des zones de recul à tendance à diminuer en se
rapprochant du centre de Saint-Vith, ce qui renforce la tendance déjà observée de
densification de l’urbanisation.
Le territoire ne présente aucun espace vert public aménagé. Au contraire, les vues sont
davantage dominées par des espaces asphaltés ou bétonnées (voiries, parkings, zones
de stockage et zones de desserte). Les seuls espaces végétalisés observés sont les
jardins privés, quelques bandes herbeuses le long des routes et de nombreux espaces
non-aménagés recouverts d’herbe. Ces derniers correspondent soit à des parcelles
inoccupées, soit à des espaces inexploités au sein des parcelles industrielles.
Une large proportion de l’espace est occupée par le réseau viaire avec des voiries
dédiées aux poids lourds qui sont conséquentes. Le réseau forme une boucle autour de
l’îlot central occupé par des industries. Cet îlot est très peu perméable aussi bien pour
les voitures que pour les modes doux. On a de grandes zones cloisonnées par des
barrières et les seuls accès se font via des rues en « cul-de-sac ».
Il y a beaucoup de trottoirs le long des voiries principales mais on observe de
nombreuses discontinuités qui compliquent la circulation piétonne. Notons aussi
l’absence de passage pour piétons.
Enfin, il y a très peu d’enseignes publicitaires dans cet espace industriel. Les seuls
enseignes observées sont celles des industries et elles sont directement accolées à la
façade principale des bâtiments.
Figure 3.20. Parcellaire et implantation du bâti de l’entrée de ville commerciale « N62 »
Figure 3.21. Organisation spatiale du parcellaire : (a) Organisation linéaire dense (b) Organisation
linéaire ponctuelle (c) Organisation aléatoire (d) Lotissement (e) « Cul-de-sac »
a b
c d e
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
45
[3.2] Entrée de ville commerciale « N62 »
A l’échelle de la zone
De la même façon que pour l’espace industriel « Neustadt » situé au nord de Saint-Vith,
le parcellaire ainsi que l’implantation des bâtiments ont été redessinés (Figure 3.20) puis
schématisés (Figure 3.21).
Les mêmes tendances peuvent être observées : une organisation linéaire le long de la
voirie (Figures 3.21a et 3.21b), une organisation plus aléatoire lorsqu’on s’en éloigne
(Figure 3.21c), des lotissements qui viennent se surimposer au parcellaire existant
(Figure 3.21d) et de nombreuses rues en « cul-de-sac » (Figure 3.21e).
L’organisation linéaire du parcellaire le long des routes peut se présenter sous deux
formes distinctes. Il peut s’agir d’une organisation dense à proximité du centre de Saint-
Vith avec des petites parcelles étroites occupées par des structures résidentielles
(Figure 3.21a) ou d’une organisation linéaire plus diffuse en s’éloignant du centre avec
des parcelles plus profondes qui semblent accrochées à la route (Figure 3.21b). Ces
dernières correspondent en fait à des surfaces commerciales qui s’installent sur de
grandes parcelles mais qui doivent rester visibles et accessibles pour les clients depuis
la route, contrairement aux industries qui s’installent plus loin de la route car elles n’ont
pas besoin de cette visibilité.
L’implantation des bâtiments le long de la route suit une logique proche de celle qu’on
retrouve dans l’espace industriel « Neustadt ». Les façades principales sont toutes
tournées vers la route (Figure 3.22, p.46). Devant celles-ci, la taille des zones de recul a
tendance à diminuer vers le centre de Saint-Vith. On peut ici aussi parler d’un « effet
entonnoir ».
L’urbanisation a tendance à se densifier, on passe de grandes structures commerciales
caractérisées par de larges zones de stationnement devant les façades principales à de
plus petites structures résidentielles dont les façades sont presque accolées à la route.
Figure 3.22. Façades principales
Figure 3.23. Barrières
Murets
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
47
Les barrières présentes sur le territoire sont moins prohibitives que celles de l’espace
industriel. On a essentiellement des haies ou des bandes herbeuses et très peu de
barrières métalliques (Figure 3.23).
Dans l’espace industriel, les barrières permettent de fermer des sites dont on veut limiter
l’accès. Ici par contre, les espaces sont davantage ouverts car on a beaucoup de
structures commerciales qui veulent attirer des clients et qui n’ont donc pas d’intérêt à
fermer leurs espaces.
Sur la figure 3.24, on remarque la grande disponibilité foncière du territoire. Néanmoins,
il y a peu de parcelles disponibles le long des routes principales. Les parcelles
inoccupées correspondent pour la plupart à des grandes parcelles de formes irrégulières
qui ne sont pas directement reliées aux routes principales. Notons aussi que le nombre
de parcelles « déchets » est moins important que dans l’espace industriel « Neustadt »
car le découpage du parcellaire est moins chaotique.
La figure 3.25 illustre les vides au sein des parcelles occupées. On a beaucoup
d’espaces vides dans les parcelles des grandes surfaces commerciales. Il y a donc ici
aussi un potentiel important en termes d’espaces disponibles.
Figure 3.24. Parcelles inoccupées
Figure 3.25. Espaces inoccupés au sein des
parcelles
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
49
A l’échelle de la rue
Le territoire a ensuite été analysé à l’échelle de la rue dans le but de détailler la
composition des « vides ».
Trois zooms ont été réalisés et schématisés en plans (Figures 3.26, 3.27, 3.31 et 3.35).
Dans chacun de ces trois zooms, trois vues et trois coupes ont été représentées afin de
permettre une perception du territoire depuis le sol (Figures 3.28 à 3.30, 3.32 à 3.34 et
3.36 à 3.38).
Figure 3.26. Localisation des zooms A, B et C
Figure 3.27. Zoom A : (a) Photographie aérienne (b) Schéma
(c) Localisation des coupes et des vues
a b
c
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
51
Dans le premier zoom, illustré par les figures 3.27 à 3.30, on observe une confrontation
en vis-à-vis entre les structures résidentielles et commerciales. D’un côté de la route, on
a des maisons de type « 4 façades » avec des zones de recul occupées par des jardins
privés ou des emplacements de parkings individuels et de l’autre côté, on a des grands
surfaces commerciales avec de larges zones de recul occupées par des parkings non
clôturés.
Les vues sont prédominées par les espaces asphaltés et on a très peu de végétation à
l’exception de quelques parcelles vides recouvertes d’herbe. On a l’impression de se
retrouver face à une « mer d’asphalte » ponctuée par de nombreux appels visuels
publicitaires ou signalétiques. Notons aussi la présence de trottoirs tout le long de la N62
et l’absence de passage pour piétons.
Figure 3.28. Coupe et vue n°1 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.29. Coupe et vue n°2 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.30. Coupe et vue n°3 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
a b c
a b c
a b c
Figure 3.31. Zoom B : (a) Photographie aérienne (b) Schéma
(c) Localisation des coupes et des vues
a b
c
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
53
Dans ce second zoom, illustré par les figures 3.31 à 3.34, les structures résidentielles
s’implantent en alternance avec des structures commerciales. On n’a plus de « face à
face » comme dans le zoom A mais plutôt une imbrication de maisons de type « 4
façades » entre de grandes surfaces commerciales.
Les zones de recul sont similaires au zoom précédent : parkings non clôturés devant les
commerces et jardins privés ou emplacement de parking individuel devant les maisons.
La végétation est toujours très peu présente. Les parcelles vides sont moins
nombreuses plus on s’approche du centre, l’urbanisation se densifie progressivement.
Figure 3.32. Coupe et vue n°4 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.33. Coupe et vue n°5 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.34. Coupe et vue n°6 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
a b c
a b c
a b c
Figure 3.35. Zoom C : (a) Photographie aérienne (b) Schéma
(c) Localisation des coupes et des vues
a
b
c
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
55
Le dernier zoom est le plus proche du centre de Saint-Vith (Figures 3.35 à 3.38). Les
structures commerciales sont moins nombreuses et les structures résidentielles
prédominantes. L’urbanisation se densifie encore davantage avec des maisons qui
deviennent mitoyennes et des zones de recul qui tendent à disparaitre. Ces dernières
sont remplacées par des espaces de stationnement qui longent la N62.
Figure 3.36. Coupe et vue n°7 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.37. Coupe et vue n°8 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
Figure 3.38. Coupe et vue n°9 (a) Vue photographiée (b) Vue schématisée (c) Coupe de la rue
a b c
a b c
a b c
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
57
Synthèse
L’analyse de l’espace commercial en entrée de ville le long de la N62 peut se synthétiser
comme suit.
Le parcellaire s’organise essentiellement de façon linéaire le long de la N62. La logique
d’implantation est essentiellement basée sur une logique de développement « corridors
routiers » (CAUE 44, 2011). Deux cas de figure se présentent. Au sud, l’organisation
linéaire est morcelée. Ponctuellement, on a de grandes parcelles profondes qui sont soit
occupées par des surfaces commerciales, soit inoccupées. Elles semblent accrochées à
la voirie car les commerces répondent à un besoin d’accessibilité et de visibilité. Au nord
par contre, les parcelles deviennent plus petites et plus étroites au fur et à mesure qu’on
se rapproche du centre. La plupart sont occupées par des maisons ou des petits
commerces, il y a très peu de parcelles inoccupées. Derrière ce parcellaire linéaire,
lorsqu’on s’éloigne des routes principales, l’organisation du parcellaire devient plus
aléatoire. De grandes parcelles sont occupées par des industries qui sont néanmoins
beaucoup moins présentes que dans l’espace industriel de « Neustadt ».
L’organisation du parcellaire de cette entrée de ville est moins chaotique que dans
l’espace industriel de « Neustadt » car c’est l’organisation linéaire qui prime. On a donc
moins de parcelles résiduelles.
Les structures prédominantes en entrée de ville sont les structures résidentielles et les
commerciales : on a très peu de structures industrielles. Sur certains tronçons de la N62,
les deux types de structures se confrontent d’un côté à l’autre de la route. Sur d’autres
tronçons, on a une réelle imbrication de structures résidentielles au sein de structures
commerciales. La plupart des grandes structures commerciales se présentent sous la
forme de bâtiments « boîtes à chaussures ». Les structures résidentielles, quant à elles,
correspondent à des maisons de type « 4 façades » puis à des maisons mitoyennes
lorsqu’on s’approche du centre.
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
59
Les zones de recul devant les commerces sont occupées par des espaces de
stationnement ouverts qui consomment énormément d’espace. Par endroit, ces espaces
sont délimités par des bandes d’herbe qui constituent des barrières très perméables.
Tandis que devant les habitations, les zones de recul sont occupées par des jardins
privées délimités par des haies ou par des emplacements de stationnement individuel.
De façon générale, les zones de recul ont tendance à disparaitre vers le centre et à être
remplacées par des espaces de stationnement tout le long de la voirie, ce qui reflète à
nouveau le passage d’une urbanisation diffuse à une urbanisation plus dense.
Les vues sont dominées par l’asphalte, comme dans l’espace industriel « Neustadt ».
Les seules espaces végétalisés sont des bandes d’herbe le long des routes, des
parcelles vides recouvertes d’herbe ou des jardins privés aménagés.
Le réseau viaire fonctionne de façon radiale vers le centre. Plusieurs routes sont
orientées nord-sud dont la N62 qui marque l’accès principal vers Saint-Vith. Par contre,
on a très peu de routes transversales permettant de relier les radiales. Cela crée de
grands espaces perméables selon un axe nord-sud mais difficilement franchissables
selon un axe est-ouest. Notons aussi la présence de quelques rues « cul-de-sac »
essentiellement dans des zones de lotissement.
La circulation piétonne est facilitée par l’omniprésence de trottoirs le long des routes
mais par contre elle fait face aux mêmes difficultés que la circulation automobile : une
circulation relativement aisée du nord au sud mais par contre une circulation presque
impossible d’est en ouest.
Enfin, les enseignes publicitaires sont nombreuses le long de la N62. On a une
accumulation d’informations visuelles qui sont très visibles et peu intégrées dans le
paysage, générant ainsi une pollution visuelle.
Figure 3.39. Les grands espaces fermés et non franchissables
Figure 3.40. Le manque de végétation et l’abondance d’asphalte
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
61
[3.3] Enjeux & Potentiels
L’ensemble des analyses réalisées nous a permis d’identifier les grands enjeux du
territoire ainsi que ses potentiels.
Enjeux
De larges espaces au sein du territoire sont difficilement franchissables aussi bien pour
les voitures que pour les piétons (Figure 3.39). Le réseau viaire dans l’espace industriel
forme une boucle autour d’un grand îlot qu’on ne peut pas franchir. Seules quelques
rues en « cul-de-sac » permettent de pénétrer en cœur d’îlot mais ne permettent pas la
traversée. L’îlot crée une rupture entre les différents espaces qui l’entourent. Les
barrières métalliques qui cloisonnent les terrains industriels renforcent cet effet de
rupture. Au sud de Saint-Vith, les plupart des routes sont orientées vers le centre selon
un axe nord-sud. Il y a très peu de routes transversales d’axe est-ouest. Le réseau viaire
dessine donc de grandes zones allongées au travers desquelles on ne peut pas circuler.
On a donc un réseau viaire incomplet et presqu’uniquement dirigé vers le centre de
Saint-Vith.
Les difficultés de circulation se marquent davantage pour les piétons que pour les
automobilistes car le territoire s’inscrit dans une logique de développement « tout à la
voiture ». De nombreux trottoirs ont été créés mais ils sont discontinus par endroit et il
n’y a presqu’aucun passage pour piétons. Par ailleurs, aucun aménagement pour les
cyclistes n’est présent sur le territoire à l’exception de la Vennbahn à l’est.
Il n’y aucun espace vert public aménagé. Les seuls espaces végétalisés que l’on
observe sont quelques bandes d’herbe le long des routes, des parcelles inoccupées
recouvertes d’herbe ou des jardins privés délimités par des haies. Au contraire, les vues
internes au site sont dominées par la présence d’asphalte et de béton (voiries et zones
de stationnement, de stockage ou de desserte) et par l’accumulation d’enseignes
publicitaires peu intégrées et qui génèrent une réelle pollution visuelle (Figure 3.40).
Figure 3.41. Les zones de stationnement
Figure 3.42. Les espaces vides
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
63
Les zones de stationnement couvrent une superficie conséquente. Devant chaque
surface commerciale, on retrouve une vaste zone de parking qui permet d’assurer une
visibilité et une accessibilité depuis la route (no parking, no business…) (Garcez &
Mangin, 2014). Ces surfaces créent des ruptures entre l’entrée des bâtiments et la route
(Figure 3.41). Les zones de stationnement sont aussi présentes devant les industries et
le long de la plupart des voiries.
Enfin, le dernier grand enjeu du territoire est son parcellaire relativement chaotique et
morcelé (Figure 3.42). Les activités commerciales et industrielles consomment
beaucoup de foncier. Chaque entreprise dispose d’une grande parcelle mais seule une
petite partie de cette parcelle est réellement exploitée, ce qui laisse de nombreux
espaces vides non-aménagés au sein du territoire.
Par ailleurs, le parcellaire est découpé de façon à fournir de grandes parcelles aux
entreprises et cela génère de nombreuses parcelles résiduelles qui sont soit trop petites
soit trop irrégulières pour être exploitées. On peut parler de parcelles « déchets ».
Potentiels
Les nombreux vides au sein des parcelles occupées, les parcelles vides et encore les
parcelles « déchets » sont autant d’espaces disponibles pour un éventuel
réaménagement (Figure 3.42).
Les zones de recul entre les bâtiments et les voiries, et plus particulièrement les zones
de stationnement, offrent des possibilités de réaménagement du réseau viaire
(Figure 3.41).
Figure 3.43. La Vennbahn
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
65
Bien qu’ils soient discontinus, les nombreux trottoirs déjà aménagés représentent un
potentiel pour améliorer la circulation piétonne à travers le territoire.
La Vennbahn longe l’entièreté du territoire à l’est et présente donc un potentiel de
connexion cycliste entre Saint-Vith et les autres villages du canton (Figure 3.43).
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
67
[4] Intentions « un cadre de vie pour les espaces d’activités »
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
69
Le diagnostic du territoire et plus particulièrement l’identification de ses enjeux et
potentialités nous a permis de définir nos intentions.
Notre volonté est de requalifier le territoire et de faire des deux zones d’activités
analysées des véritables quartiers connectés avec ceux du centre-ville. La zone
devenue quartier doit participer au territoire. Sa fonction principale reste l’activité
économique mais on peut y créer un véritable lieu de vie pour tous les usagers. En
créant des aménagements de qualité dans ces espaces, on améliore l’image attrayante
de l’ensemble du territoire communal. Les quartiers d’activité économique peuvent jouer
un nouveau rôle au sein du territoire et s’inscrire dans un projet global à l’échelle de la
commune (CAUE 44, 2011). Il est donc important d’aborder ce type de projet en ayant
une vision globale et de ne pas fonctionner « parcelle par parcelle ».
Nous avons ensuite défini des intentions plus précises qui s’inscrivent dans cette volonté
globale de « faire de la zone un quartier ». A chaque enjeu identifié précédemment,
correspond une intention plus spécifique.
ENJEUX INTENTIONS
1 Les grands espaces fermés
et non franchissables
Restructurer le réseau viaire et le connecter à la
Vennbahn afin de créer plus de perméabilité et
d’améliorer la circulation pour les modes doux.
2 Le manque de végétation et
l’abondance d’asphalte
Aménager des espaces verts et créer un guidage
visuel végétalisé pour améliorer les vues internes
et favoriser l’intégration paysagère des structures
industrielles et commerciales.
3 L’omniprésence des zones
de zones de stationnement
Réaménager les zones de stationnement pour
limiter leur effet de rupture.
4 Le parcellaire chaotique Réorganiser le parcellaire et densifier pour limiter
le nombre de parcelles inoccupées et réduire les
espaces inexploités au sein des parcelles.
L’ensemble de ces intentions peuvent être mises en pratique sur le territoire en
exploitant les différents potentiels identifiés : les espaces vides, les zones de recul, les
trottoirs et la proximité de la Vennbahn.
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
71
[4.1] Restructuration de la trame viaire &
réaménagement des voiries
Les trois premières intentions peuvent être traduites par la restructuration et le
réaménagement de l’ensemble du réseau viaire.
Le remaillage du réseau a comme objectif premier de rendre le territoire plus perméable
et de limiter les grands espaces fermés non franchissables en créant de nouveaux axes
principalement selon un axe est-ouest. Ensuite, notre volonté est de créer davantage de
continuité pour les modes doux aussi bien selon un axe nord-sud que selon un axe est-
ouest. Cette restructuration du réseau pour les modes doux a été réfléchie pour
permettre une connexion efficace avec la Vennbahn à l’est et favoriser ainsi l’utilisation
des modes doux pour les habitants et les employés.
La restructuration du réseau s’accompagne d’un réaménagement des voiries existantes
afin d’améliorer le cadre de vie pour toutes les personnes qui vivent ou travaillent dans la
zone et afin d’encourager davantage l’utilisation des modes doux. La création d’un cadre
attractif au sein de ces espaces d’activité économique façonne un cadre de vie pour
l’ensemble de la commune. La création d’aménagements de qualité permet de
transformer les deux espaces économiques en de véritables quartiers qui participent et
qui sont connectés au reste du territoire (CAUE 44, 2011).
Les réaménagements proposés consistent en la création d’espaces végétalisés et de
chemins pour les modes doux le long des voiries. La végétalisation des voiries crée un
guidage visuel végétalisé qui améliore les vues internes au sein du site. Cette action
permet aussi de limiter l’abondance de l’asphalte et du béton dans les vues et
d’améliorer l’intégration paysagère des structures commerciales et industrielles.
La restructuration et le réaménagement de la trame viaire sont rendus possibles par
l’exploitation des espaces vides et des nombreuses zones de recul partiellement
occupées par des parkings.
Figure 4.1. Restructuration et réaménagement du réseau viaire
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
73
Réorganisation globale
Le réseau a d’abord été remaillé de façon globale en identifiant les axes à réaménager
et les nouveaux axes à créer autour des deux axes structurants que sont le N62 et la
Vennbahn. La figure 4.1 illustre cette réorganisation globale du réseau. Le réseau
existant est dessiné en traits gris. Les routes existantes à réaménager sont dessinées en
traits pleins oranges et les nouvelles routes à créer sont dessinées en traits discontinus
oranges pour les routes à usage mixte (voitures + modes doux) et verts pour les routes
réservées aux modes doux.
Le réseau a été restructuré en suivant trois logiques : une logique de hiérarchisation des
voies entres des routes à usage mixte et des routes réservées aux modes doux, une
logique d’accessibilité maximale vers l’ensemble du territoire et une logique de
connexion renforcée avec la Vennbahn et la N62.
Propositions d’aménagement
Plusieurs zooms ont ensuite été réalisés pour exprimer les principes de réaménagement
proposés. Six zooms illustrent comment réaménager les voiries et deux zooms illustrent
le réaménagement des ronds-points.
Les six zooms sont localisés sur la figure 4.1 (zooms 1 à 6) et leur réaménagement est
illustré en plan et en coupe (Figures 4.2 à 4.7). Pour chaque zoom, les situations
existantes et projetées ont été schématisées. Les schémas de la situation existante en
plan mettent en évidence les zones de recul devant les bâtiments qui constituent des
potentiels de réaménagement.
Les principes de réaménagement suivis sont les suivants : création de sites propres pour
les piétons et pour les cyclistes et verdurisation de l’espace par la plantation de rangées
d’arbres et de bandes herbeuses ou fleuries. Notons que les bandes vertes créées ici ne
constituent pas des frontières entre les différents espaces. Elles restent très perméables
aussi bien physiquement que visuellement.
Figure 4.2. Zoom 1 (a) Situation existante en plan (b) Situation projetée en plan
(c) Situation existante en coupe (d) Situation projetée en coupe
Figure 4.3. Zoom 2 (a) Situation existante en plan (b) Situation projetée en plan
(c) Situation existante en coupe (d) Situation projetée en coupe
a
b
c
d
a
b
c
d
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
75
L’application des ces principes se décline sous plusieurs formes en fonction de l’ampleur
des zones de recul disponibles devant les bâtiments. Les espaces avec des grandes
zones de recul ne sont pas aménagés de la même façon que les espaces plus restreints
où les façades sont presqu’accolées à la route.
Les zooms 1 et 2 illustrent les aménagements proposés devant des surfaces
commerciales (Figures 4.2 et 4.3). Dans le zoom 1, on a une surface commerciale de
chaque côté de la route tandis que dans le zoom 2, on a un surface commerciale d’un
côté et une habitation de l’autre. Dans les deux cas, les zones de recul sont profondes,
ce qui permet l’aménagement d’un trottoir de chaque côté de la route ainsi qu’une piste
cyclable. Des arbres sont plantés le long de la route ainsi qu’entre les espaces de
circulation et les parkings ou jardins privés. Entre le trottoir et la piste cyclable, on
retrouve un espace tampon couvert d’herbe ou de prés fleuris.
Dans le zoom 3, l’espace disponible est plus restreint car on s’approche du centre-ville
(Figure 4.4). On se situe entre deux habitations. Des arbres sont plantés le long de la
voirie et on retrouve un trottoir de chaque côté de la route ainsi qu’une piste cyclable
d’un seul côté.
Figure 4.4. Zoom 3 (a) Situation existante en plan (b) Situation projetée en plan
(c) Situation existante en coupe (d) Situation projetée en coupe
a
b
c
d
Figure 4.5. Zoom 4 (a) Situation existante en plan (b) Situation projetée en plan
(c) Situation existante en coupe (d) Situation projetée en coupe
Figure 4.6. Zoom 5 (a) Situation existante en plan (b) Situation projetée en plan
(c) Situation existante en coupe (d) Situation projetée en coupe
a
b
c
d
a
b
c
d
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
77
Le zoom 4 illustre l’aménagement proposé en centre-ville avec un espace très restreint
de façade à façade (Figure 4.5). L’espace de parking qui longe la rue est exploité pour
élargir la rue et permettre ainsi de réserver des espaces pour les cyclistes sur la rue. Les
trottoirs sont conservés et une rangée d’arbre est plantée d’un seul côté de la route.
Les zooms 5 et 6 concernent l’aménagement de l’espace industriel au nord (Figures 4.6
et 4.7). Dans le zoom 5, l’espace est suffisant pour proposer un trottoir de chaque côté,
une piste cyclable d’un côté et plusieurs rangées d’arbres. La situation du zoom 6 est
différente car la façade d’une industrie est accolée à la route et l’espace disponible est
trop réduit pour accueillir un trottoir. L’aménagement se limite donc à un seul côté de la
route. Notons que l’espace de stockage de l’industrie reste clôturé mais la barrière
métallique existante devient végétale et elle est devancée par une rangée d’arbres.
Figure 4.7. Zoom 6 (a) Situation existante en plan (b) Situation projetée en plan
(c) Situation existante en coupe (d) Situation projetée en coupe
a
b
c
d
Figure 4.8. Frontage aménagé en
région parisienne (Soulier, 2012)
Figure 4.9. Rue résidentielle à
San Francisco (Soulier, 2012)
Figure 4.10. Zoom 7 (a) Photographie de la situation existante
(b) Schéma de la situation projetée
Figure 4.11. Zoom 8 (a) Photographie de la situation existante
(b) Schéma de la situation projetée
a b
a b
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
79
Les figures 4.8 et 4.9 sont des exemples qui montrent comment les aménagements
proposés peuvent se concrétiser. On y voit notamment des rangées d’arbres qui
délimitent les espaces sans jouer un rôle de barrières. La figure 4.9 donne aussi des
idées concernant l’aménagement de bandes fleuries.
Les zooms 7 et 8 se focalisent chacun sur un rond-point (Figures 4.10 et 4.11). Ils sont
localisés sur la figure 4.1 (p.72). Ces deux ronds-points constituent des obstacles à la
circulation piétonne et cycliste. Ils ont donc été réaménagés afin de faciliter la circulation
piétonne et cycliste. Des pistes cyclables sont aménagées à l’instar des interventions
réalisées le long des voiries. Des nouveaux trottoirs viennent compléter les trottoirs
existants afin que le cheminement soit continu. Les trottoirs sont ensuite reliés entre eux
par des nouveaux passages pour piétons.
Afin de rendre les cheminements piétons plus agréables et plus sécurisants, leurs
réaménagements s’accompagnent de la plantation d’arbres et de bandes fleuries ou
herbeuses le long de la voirie qui agissent alors comme espaces tampons.
Le premier rond-point réaménagé se situe à l’entrée sud de Saint-Vith (Figure 4.10). En
plus des réaménagements évoqués ci-dessus, une piste cyclable a été créée à l’ouest
du rond-point. Les cyclistes peuvent dès lors contourner le rond-point ce qui leur évite de
devoir s’insérer dans la circulation.
Dans le second rond-point aménagé (Figure 4.11), les cyclistes peuvent contourner
l’entièreté du rond-point sans pénétrer dans celui-ci grâce à l’aménagement d’une piste
cyclable séparée non prioritaire, permettant de relier le réseau de mode doux à la
Vennbahn. Au niveau des traversées de la voirie, le cycliste effectue un virage à 90°, ce
qui le force à ralentir sa vitesse, car il doit laisser passer les voitures empruntant la
voirie. Bien que ce mode favorise la circulation automobile, plusieurs études ont montré
que ce dispositif assurait plus de sécurité pour les cyclistes (Dupriez & Vertriest, 2009).
Par ailleurs, deux tronçons de la Vennbahn ont été reconnectés par la création d’un
nouveau tronçon à l’est du rond-point pour combler ce chainon manquant et éviter que
les cyclistes empruntant la Vennbahn ne doivent s’insérer dans la circulation.
Figure 4.12. Réorganisation du parcellaire et densification
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
81
[4.2] Réorganisation du parcellaire & Densification
Autour du nouveau maillage viaire, notre quatrième et dernière intention est de
réorganiser le parcellaire de façon plus cohérente et de redensifier certains espaces.
La restructuration du parcellaire a pour objectif de limiter le nombre d’espaces
inexploités au sein du territoire, et diminuer ainsi le nombre de parcelles « déchets » et
de vides au sein des parcelles. Cette volonté s’oppose au type de découpage mené
jusqu’ici, où les entreprises achetaient des parcelles trop grandes pour pouvoir s’étendre
dans le futur.
Une fois le parcellaire restructuré, il est alors possible de densifier certains espaces.
Réorganisation globale
La figure 4.12 illustre le redécoupage global du parcellaire. Les parcelles créées ont des
formes plus régulières et sont de tailles plus réduites que les anciennes parcelles. La
figure met aussi en évidence certaines zones où il serait intéressant de redensifier. Cette
redensification peut s’opérer ponctuellement dans ce qu’on appelle des « dents
creuses » mais elle peut aussi être menée sur de plus grands espaces.
Propositions d’aménagement
Deux espaces ont été étudiés plus en détail, il s’agit des zooms 9 et 10, localisés sur la
figure 4.12.
Le premier espace étudié (zoom 9) correspond à une poche vide située au sud de Saint-
Vith où l’on souhaite développer à la fois des structures résidentielles et des PME. Cet
exemple illustre notre volonté de mener un processus global de redensificaton au sud,
que ce soit à destination d’activités économiques, de commerces ou d’habitat.
Le second espace étudié (zoom 10) se situe au nord de Saint-Vith, au sein de la zone
d’activité économique à caractère industriel de « Neustadt ». Au nord, notre volonté est
avant tout de réorganiser le parcellaire qui est particulièrement chaotique afin de pouvoir
exploiter les nombreux vides qui sont actuellement inexploitables.
Figure 4.13. Zoom 9 : Réorganisation du parcellaire et densification
Figure 4.14. Zoom 9 : Aménagement des cheminements piétons
(a) Vue en perspective (b) Vue en coupe
a b
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
83
La densification de la poche résidentielle est illustrée sur la figure 4.13. Actuellement,
des grandes surfaces commerciales s’implantent à l’ouest, le long de la N62, tandis
qu’au nord-est, on retrouve de l’habitat. Entre cette zone d’habitat et cette zone de
commerce, on a de grandes parcelles déstructurées et inexploitées qui sont affectées
comme ZACC au plan de secteur.
On crée un nouveau réseau viaire avec des voies hiérarchisées : voies à usage mixte et
voies réservées aux modes doux. Autour de ces voies, notre volonté est de réorganiser
et de densifier le parcellaire avec des activités économiques et de l’habitat. La mixité
fonctionnelle générée par cette densification est graduelle d’ouest en est : commerces
existants à l’ouest, suivis d’espaces réservés à des PME et enfin îlots résidentiels à l’est.
L’espace réservé aux habitations est divisé en trois lots. Chaque lot est aménagé en îlot
avec deux rangées de maisons mitoyennes et un bloc à appartements. Les maisons ont
des jardins privés qui sont tournés vers l’intérieur de l’îlot. La partie centrale de l’îlot
constitue un espace semi-collectif géré par les habitants des maisons et des
appartements et traversé par une voirie réservée aux modes doux. Des cheminements
piétons sont aussi aménagés autour des lotissements. Ces derniers sont illustrés
schématiquement sur la figure 4.14.
Les figures 4.15 et 4.16 illustrent un intérieur d’îlot dont l’organisation est proche de celle
proposée ici.
Figure 4.15. Intérieur d’îlot de l’écoquartier
Bottière-Chenaie à Nantes
Figure 4.16. Intérieur d’îlot de l’écoquartier
Bottière-Chenaie à Nantes
Figure 4.17. Zoom 10 : Réorganisation du parcellaire et densification
Figure 4.18. Zoom 10 : Aménagement des
cheminements piétons, vue en perspective
Figure 4.19. Intérieur d’îlot dans le parc
d’activité Camalcé à Gignac
(Kozlowski, 2016)
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
85
L’espace réservé aux PME à l’arrière des surfaces commerciales est lui aussi
réaménagé. Le parcellaire est redécoupé à partir du parcellaire existant. Les nouvelles
parcelles sont de tailles variables et s’organisent le long de la voirie. Notons que cette
voirie est actuellement en « cul-de-sac » et qu’ici nous la prolongeons au sud. Des
zones de stationnement sont aménagées à l’arrière des PME et des chemins d’accès
sont prévus entre ces zones et la route. L’espace situé devant les bâtiments le long de la
voirie est aménagé afin de le rendre plus agréable. L’arrière des bâtiments est quant à
lui orienté vers un espace « tampon » végétalisé traversé par un cheminement piéton.
De cette façon, les bâtiments présentent deux façades principales : une première
orientée vers la voirie à l’ouest et accessibles en voiture, et une seconde façade orientée
vers le cheminement piéton à l’est et accessible pour les modes doux. L’espace
« tampon » permet une transition agréable depuis les PME jusqu’aux îlots résidentiels.
Le réaménagement de l’îlot industriel proposé est illustré sur la figure 4.17. Deux
nouvelles voiries ont été créées pour désenclaver le site (en brun sur la figure 4.17).
Autour de ces voiries, le parcellaire a été redécoupé afin de générer des parcelles moins
grandes et de formes plus régulières. La taille des parcelles est variable, ce qui permet à
différentes entreprises de s’implanter en fonction de leur emprise au sol.
Dans les nouvelles parcelles, on densifie avec de nouvelles activités économiques. La
zone garde donc une vocation économique. Mais un travail est réalisé sur l’ensemble
des espaces interstitiels situés entre les bâtiments (espaces vides ou espaces occupées
par des parkings et des zones de stockage disproportionnés). Des espaces publics y
sont aménagés par la création de couloirs verts qui permettent la circulation des modes
doux. Ces couloirs verts sont végétalisés et aménagés pour les rendre plus agréables
(mobilier urbain, plantations, etc.) à la fois pour les personnes travaillant dans la zone et
pour la population locale. Il ne s’agit pas de créer uniquement des lieux de passage mais
bien de créer des espaces publics où l’on peu « flâner ». L’aménagement de ces
couloirs verts est illustré sur les figures 4.18 et 4.19.
Figure 4.20. Exemple de panneaux publicitaires perturbateurs
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
87
[4.3] Principes à suivre
Au-delà des quatre intentions évoquées ci-dessus, nous avons voulu proposer toute une
série de principes à prendre compte dans les aménagements futurs. Ainsi, il serait
intéressant d’établir une charte concernant les enseignes publicitaires, d’élaborer un
plan lumière dans certains espaces appropriés ou encore de sélectionner du mobilier
urbain commun à l’ensemble des aménagements.
Charte concernant les enseignes
Plusieurs règles peuvent être proposées concernant l’affichage des enseignes
publicitaires.
Actuellement, il existe déjà un règlement communal d’urbanisme de Saint-Vith qui
concerne les affiches, enseignes et dispositifs de publicité en plus des dispositions
prévues dans le CWATUPE. Nous souhaitons ici dépasser ces dispositions légales pour
proposer une charte qui s’inscrirait davantage dans notre projet d’aménagement.
Notre volonté est que les panneaux publicitaires s’intègrent davantage dans le paysage
et qu’ils ne constituent plus des appels visuels perturbateurs, comme l’illustre l’exemple
de la figure 4.20.
Les solutions proposées sont les suivantes. Les panneaux publicitaires doivent
désormais être accolés aux façades plutôt qu’exposés le long des voiries. Lorsque les
façades sont trop peu visibles car situés très en recul par rapport à la voirie ou
camouflées derrière un espace végétalisé, les panneaux disposés le long de la voirie
sont autorisés sous certains conditions : élévation maximale de 3 m et surface maximale
de 3 m².
Plan lumière
La mise en œuvre d’un plan lumière nous semble particulièrement appropriée à l’espace
industriel de « Neustadt ». En effet, dans les parcs d’activité économique, un éclairage
public est nécessaire pour la sécurité des employés et la circulation des camions.
Figure 4.21. Exemple d’éclairage public LED installé dans le sol
(Région de Bruxelles-capitale, 2013)
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
89
Toutefois, pour éviter un éclairage trop agressif dans les parcs économiques qui pollue
visuellement l’espace, nous proposons de mettre en place un système de dimming
permettant de faire varier l’éclairage en fonction des heures de la journée et des saisons.
Plus particulièrement, le système d’éclairage intelligent SmartNodes développé par des
ingénieurs de l’Ulg, nous semble particulièrement approprié. Grâce à cette technologie,
l’éclairage s’allume uniquement lors du passage d’un véhicule. Les avantages sont
nombreux. SmartNodes permet en effet de réduire la consommation énergétique et la
pollution visuelle. De cette façon, les parcs économiques localisés à proximité ou insérés
dans des espaces résidentiels seront moins visibles depuis les habitations.
Aux abords des parcs économiques, dans les espaces qui permettent la liaison avec les
zones résidentielles, nous proposons un éclairage LED qui serait disposé au sol comme
l’illustre la figure 4.21. Les limites des parcs seraient ainsi assurées tout en limitant les
nuisances visuelles.
Mobilier urbain
Enfin, il est opportun de sélectionner du mobilier urbain de qualité qui serait commun
pour l’ensemble des aménagements futurs. Ce mobilier devra s’intégrer dans le paysage
dans le but de créer un cadre attractif et il devra être pratique pour permettre une
appropriation de l’espace.
Pour ce faire, des bancs et des tables peuvent être installés dans les espaces publics au
sein des espaces d’activité économique afin de proposer des espaces de détente mais
également de rencontre entre les employés.
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
91
[5] Programmation « des leviers de transformation »
Figure 5.1. Priorité 1
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
93
En guise de conclusion, il nous a paru intéressant de programmer les différentes
interventions à mener sur le territoire en définissant un phasage du projet. Les
principales actions à mener sont été triées par ordre de priorité. Et au sein de chacune
des actions prioritaires, des zones leviers ont été identifiées. Ces zones leviers
constituent des zones d’intervention privilégiée.
[5.1] Priorité 1
La première priorité est de créer une continuité piétonne et cycliste le long de la N62 afin
de retrouver une meilleure lisibilité du territoire (Figure 5.1). Les espaces au nord et au
sud peuvent ainsi être reconnectés au centre de Saint-Vith. Le long de la N62, on a
identifié deux zones leviers qui doivent donc être traitées en priorité. Il s’agit des zones
leviers n°1 et 2 (Figure 5.1)
Zone levier n°1
La zone levier n°1 correspond à un segment de la N62. Ce segment est situé à l’entrée
de la ville de Saint-Vith et est uniquement dédié aux commerces. Il nous a semblé
prioritaire au vu de sa position aux portes de la ville. Le réaménager permettra ainsi de
reconnecter directement une partie du territoire au centre-ville et permettra aussi
d’améliorer l’image de la ville.
Par ailleurs, il semble relativement facile à réaménager car on a des larges zones de
reculs (les parkings des grandes surfaces commerciales) qu’on peut exploiter pour créer
des pistes cyclables et des cheminements piétons.
Figure 5.2. Zone levier n°1
Figure 5.3. Priorité 2
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
95
Zone levier n°2
La zone levier n°2 correspond au rond-point situé à l’entrée sud de Saint-Vith (Figure
5.4). Ce rond-point marque la connexion entre le territoire au sud de Saint-Vith et le
centre. S’il n’est pas réaménagé rapidement, il constituera un obstacle pour les modes
doux et les cyclistes qui veulent rejoindre le centre depuis le sud. Le réaménagement de
ce rond-point est présenté au §4.1 (p.79) et illustré à la figure 4.10b (p.78).
[5.2] Priorité 2
Après avoir retrouvé une continuité piétonne le long de la N62, la seconde priorité est de
reconnecter cet axe à une autre continuité douce : la Vennbahn, en créant des axes
transversaux (Figure 5.3). Ces deux actions combinées permettent ainsi de créer un réel
maillage multidirectionnel pour les modes doux.
Zone levier n°3
Le rond-point situé en bordure de l’espace d’activité de « Neustadt » et le long de la
Vennbahn constitue la troisième zone levier (Figure 5.5). Le réaménagement de ce rond-
point est prioritaire pour permettre une connexion efficace entre la N62, les espaces
d’activité économique et la Vennbahn.
En effet, ce rond-point, une fois réaménagé, deviendra un des accès principaux vers
l’espace industriel « Neustadt » depuis la Vennbahn pour l’ensemble des employés qui
souhaiteraient venir à vélo. Le réaménagement de ce rond-point est présenté au §4.1
(p.79) et illustré à la figure 4.11b (p.78).
Figure 5.4. Zone levier n°2
Figure 5.5. Zone levier n°3
Figure 5.6. Priorité 3
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
97
[5.3] Priorité 3
La nouvelle structure piétonne doit ensuite être alimentée par une restructuration du
parcellaire et une densification, il s’agit de la troisième priorité d’action (Figure 5.6).
Il ne faut pas densifier partout, il est judicieux d’identifier certains espaces appropriés à
une redensificaton.
Deux zones leviers ont été identifiées. Il s’agit d’espaces à réaménager en premier.
Zone levier n°4
La zone levier n°4 correspond à une ZACC située au sud de Saint-Vith. Elle est proche à
la fois du centre et de la N62, c’est pourquoi il nous semble intéressant de la densifier.
Les futurs habitants ou travailleurs de cette nouvelle zone pourront facilement rejoindre
le centre. Le réaménagement de cet espace est détaillé au §4.2 (p.83) et illustré à la
figure 4.13 (p.82).
Zone levier n°5
Enfin, la dernière et cinquième zone levier correspond à un îlot composé de bâtiments
industriels au nord. Il constitue une réelle rupture au sein du territoire, il est donc
nécessaire d’agir sur cet espace si on veut reconnecter l’ensemble du territoire. Par
ailleurs, le parcellaire y est particulièrement chaotique et on a beaucoup d’espaces
perdus. Ces espaces peuvent donc être réaménagés pour améliorer le cadre de vie du
lieu. Le réaménagement de cet espace est détaillé au §4.2 (p.85) et illustré à la figure
4.17 (p.84).
Figure 5.7. Zone levier n°4
Figure 5.8. Zone levier n°5
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
99
[5.4] Priorité 4
Pour terminer, la dernière action à mener est nous semble-t-il la définition de toute une
série de principes à appliquer dans les aménagements futurs tels que la création d’une
charte concernant les enseignes, une sélection de mobilier urbain commun dans
l’ensemble des aménagements et l’élaboration d’un plan lumière. Ces principes sont
énoncés au §4.3 (pp. 87-89).
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
101
[.] Références
[Canton de Saint-Vith – Urbanisme commercial & industriel]
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