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7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
1/16
L'tre et l'tant dans le noplatonisme
Autor(en): Hadot, Pierre
Objekttyp: Article
Zeitschrift: Revue de thologie et de philosophie
Band (Jahr): 23 (1973)
Heft 2
Persistenter Link: http://dx.doi.org/10.5169/seals-381010
PDF erstellt am: 22.01.2016
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http://retro.seals.ch
http://dx.doi.org/10.5169/seals-381010http://dx.doi.org/10.5169/seals-3810107/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
2/16
L'TRE
ET
L'TANT
DANS
LE
NOPLATONISME
Dans la
perspective
de
la
philosophie
de
Heidegger,
Jean
Beaufret
a
crit
les
lignes
suivantes
au
sujet
de
la
notion
d'tre
:
Le
participe
est...
grammaticalement
porteur
d'une
remarquable ambigut...
D'un
ct,
comme
participe
nominal,
il
va jusqu'
mettre
en
libert
une
sorte
de
substantif.
Mais
de
l'autre,
comme
participe
verbal,
il
fait
retour
de
ce
substan
tif
la
signification
propre
du verbe
et
indique
ds
lors
moins la
personnalit
de
l'agent
que
la modalit
de
l'action.
Vivant,
par
exemple, dit
ainsi
la fois
celui
qui
vit
et
le
fait
qu'il
vit,
le vivre. Cette
ambigut
singulire
du
participe
de
tous
les
verbes,
nous
la
retrouvons
singulirement
dans
le
verbe
des
verbes,
celui
dont
le
dire
est
le
dire
simple
de
l'tre.
En
un
sens,
t
v
est
le
singulier
de
t
vtoc.
Mais
en
un
sens
plus
fondamental,
v
ne
dit
plus
seulement
tel
tant
singulier
(ens
quoddam,
un tant,
a
being, ein
Seiendes),
mais
la
singularit
mme
de
l'evai
(esse,
tre, to
be,
sein)
dont
tous
les
vTa
participent
en
propre,
sans
qu'elle
s'puise
jamais
en
aucun
d'eux.
La
problmatique
qu'introduit
la
rflexion
sur
le
participe
v
est
donc
une
problmatique
double,
de
sorte
que
la
question
que
posera
plus
tard
la
Mtaphysique
d'Aristote,
ti
T
v,
est
double
sens.
S'agit-il
en
effet
d'identifier
l'tant
qui
mrite
particulirement
d'tre
appel
ainsi et
qui
sera
ds
lors
le
suprme
Etant
S'agit-il
au
contraire
d'indiquer
la
qualit
en
vertu
de
quoi
tous
les
Etants,
y
compris
le
suprme
Etant,
peuvent
tre
tenus
pour
tants
'
C'est
un
fait
que presque
toute
la
philosophie
grecque
a
surtout
cherch
identifier
l'tant
qui
mrite
particuhrement
d'tre
appel
ainsi
et
qui
sera
ds
lors
le
suprme
Etant
. La
prsente
tude
voudrait
pourtant
dcrire
le
moment
historique
o,
dans
l'histoire
de
la
pense
occidentale,
l'tre-infinitif
a
t
clairement
distingu
de
l'tre-participe,
sous
la
forme
d'une
distinction
entre
evcu
et
6v
(transforme
ensuite
en
une
distinction
entre
uopEi
et
om'a).
Il
s'agit
de
l'ontologie
noplatonicienne.
La
double
probl
matique
dont
parle
Jean
Beaufret
n'y
est
sans
doute
pas
supprime,
mais
elle
y
prend un
sens
nouveau.
1
J. Beaufret
: Le
pome
de
Parmenide, Paris,
1955,
p.
34-35-
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
3/16
102
PIERRE HADOT
Ce
moment
historique
rsulte,
je
dois
le
souligner,
d'un
ensemble
de
contingences
historiques
:
je
ne
veux
pas
nier
qu'il
y
ait
sous
ces
contingences une
plus
profonde
logique,
mais
il
me
semble
impossible
de
comprendre
cette
apparition
de
l'tre-infinitif, sans
la situer
historiquement.
Premire
contingence
:
la
formulation
employe
par
Platon
au
dbut
de
la
seconde
hypothse
du
Parmenide
:
Veux-tu
donc
que,
faisant
retour
l'hypothse,
nous
la
reprenions
son
origine,
pour
voir
si,
en
la
reprenant
ainsi,
des
consquences
diffrentes
nous
apparatront
Parfaitement,
je
le
veux
Eh
bien
donc,
l'Un,
s'il
est,
nous
l'admettons,
les
consquences
qui
pour
lui
en
rsultent,
que
peuvent-elles
bien
tre
Et
il
nous
en
faudra
convenir,
c'est
bien
entendu
Oui
Attention
donc,
voil
le
dbut.
L'Un,
s'il est,
y
a-t-il
moyen
que,
lui,
il
soit et
qu'
l'Etre
(oaia),
il
n'ait
point
part
Pas
moyen.
Par
suite,
galement,
l'Etre
de
l'Un
sera,
sans
tre
identique
l'Un
;
sans
quoi,
celui-ci
ne
serait
pas
l'Etre
de
celui-l,
ni
celui-l
(l'Un)
n'aurait
point
part
celui-ci et
il
serait
quivalent
de
dire
que
l'Un
il
est
ou
de
dire
que
l'Un
c'est
l'Un
.
Or
pour
l'instant,
notre
hypothse
n'est
point
:
si
l'Un,
c'est
l'Un, qu'en
doit-il
rsulter
,
mais
bien
:
si
l'Un, il
est
;
c'est bien entendu
Parfaitement.
Donc
il
y
a
une
autre
signification
dans
il
est
que
dans
un
.
Ncessairement.
Est-ce
alors
autre
chose
que
ceci
:
l'Un a
part
l'Etre
N'est-ce
pas
cela
que
veut
dire
en
bref
l'Un,
il
est
?
Si,
tout
fait
.
Dans
le
pome
de
Parmenide,
la
notion d'Un
avait
fait
son
appa
rition
comme
prdicat
de
l'Etant.
Dans
les
argumentations
d'autres
Elates,
tels
Mhssos
et
Zenon,
on
trouve
des
formules
du
type
:
si
l'Un
est
il
y
aura
telle
consquence
;
si
les
Plusieurs
sont
il
y
aurait telle
consquence2.
Il
semble
que,
dans le
Parmenide,
Platon
veuille
montrer
que
le
simple emploi
du
langage,
notamment
l'emploi
de
phrases
du
type
si
l'Un
est
suffit
rfuter
la
conception
que
les
Elates
se
faisaient
de
Tunit
absolue
des
choses.
Ne
pas
tenir
compte
du
est
dans
l'affirmation
l'Un
est
Un
(telle
est
la
pre
mire
hypothse
du
Parmenide),
c'est
tre
conduit
l'impossibiht
de
parler.
L'Un
ne
sera
mme
plus
Un
3.
La
seconde
hypothse
du
Parmenide,
celle
qui
nous
intresse,
prend
en
considration le
fait
de
la
prdication,
le
fait
que
le
discours
lie
ensemble
au
moins
deux
notions,
ici
l'Un
et
l'Etre.
Ce
paradoxe
du
discours,
Platon
cherche
l'exprimer
ici
en
disant
que,
s'U
est
vrai
que
l'Un
est
,
il
est
vrai
qu'U
participe
de
l'ousia
4.
Cela
veut dire,
comme
la
suite
du
texte
le
montre,
que
chaque
part
de
l'Un
est
la
fois
un
et
tre
et
chaque
1
Platon
:
Farm.,
142
b,
trad.
L.
Robin
(Bibliothque
de
la
Pliade,
Paris, 1950).
2
Parmenide,
Fragm.
8,
6
;
Mhssos,
Fragm.
8
;
Zenon,
Fragm.
3.
3
Platon
:
Parm.,
141
e.
4
Platon
:
Parm.,
142
b.
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4/16
l'tre
et
l'tant
dans
le
noplatonisme
103
partie
de
l'tre
la
fois
tre
et
un
.
Parler
d'un contenu
de
pense
c'est
y
introduire
une
multiplicit,
c'est
engendrer
le
nombre. Le
genre
de
participation
dont
U
est
question
ici
est
analogue
celui
que
Ton
trouve
dans
le
Sophiste
2,
o
mouvement
et
repos
participent
l'tant,
parce
que
celui-ci
est
ml
eux.
Il
s'agit
de
la
communion
des
genres
suprmes
entre
eux.
Notons
aussi
que
le
terme
ousia
reflte
dans
ce
passage
l'ambigut
du verbe
on,
la
fois
copule
et
existence
3.
Seconde
contingence
historique
:
l'exgse
noplatonicienne
du
Parmenide.
Le
premier
tmoignage
clair
que
nous
possdions
sur
ce
genre
d'exgse
est celui
de
Plotin
lui-mme
4.
Plotin
fait
correspondre
chaque hypothse une hypostase, un
type
d'unit.
La
premire
hypothse
(l'Un,
c'est
l'Un)
correspond
l'unit
absolue,
c'est--dire
la
premire
hypostase,
l'Un.
Si
cette
premire hypothse
aboutit
la
conclusion
qu'il
est
impossible
de
parler
de
l'Un,
c'est parce
qu'effectivement,
il
est
impossible
de
parler
de
l'Absolu. Toute
la
thologie ngative
se
retrouve
ainsi
dans
la
premire hypothse.
La
seconde
hypothse
du Parmenide
(l'Un
est)
correspond
une
Unit
o
commence
se
manifester la
Multiplicit,
c'est--dire
l'Un-Etant
pour
reprendre
la
terminologie
de
Plotin
5.
Cette
seconde
hypostase
est
pour
Plotin
un
second
Un,
l'Un-Multiple,
c'est--dire
le
premier
nombre,
la
premire
ousia,
l'Ide
d'Essence,
principe
de
toutes
les
essences,
la
premire Intelligence,
le
premier
InteUigible.
L'ousia
n'apparat
donc
qu'au
second
rang
de
la
ralit,
au
niveau
de
la
seconde
hypostase,
et
elle
se
fonde sur
la
premire
hypostase.
Repre
nant
les
rflexions aristotliciennes
6,
Plotin
affirme
7
que,
toujours,
l'unit
fonde
pralablement
l'tre.
Qu'est-ce
donc
qui
pourrait
tre,
s'il
n'tait
un,
qu'il
s'agisse
des
amas
comme
le
chur, l'arme,
des
objets
fabriqus
comme
le
navire,
des
grandeurs
continues,
des
corps
vivants
et
de
leurs
qualits ou
enfin
de
l'me
et
de
la
premire
Essence
elle-mme
Suivant
la
perspective
platonicienne,
si
chaque
tant
est
tant
grce
son
unit,
il
faut
supposer
une
Unit
en
soi
qui
ne
soit
pas
multipUe,
mais
qui
soit
transcendante.
C'est
l'Unit
en
soi,
correspondant
la
premire hypothse,
qui
fonde
l'Essence
en
soi,
correspondant
la
seconde
hypothse.
Cette
Essence
en
soi,
cette
premire
Essence,
est
plnitude
de
raht :
eUe
est
vivante
et
pensante8,
'
Platon
:
Parm.,
142
c-e.
2
Platon
:
Soph.,
251-252.
3
Sur
l'ambigut
du
mot
chez
Platon,
cf.
M.
Frede
:
Prdikation
und
Existenzaussage,
Gttingen (Hypomnemata,
18), 1967.
4
Plotin
:
Enn.,
V, 1,
8,
24.
5
Plotin
:
Enn.,
VI,
6,
3,
1
sq.
6
Aristote
:
Metaphys.,
1054
a
10-20.
7
Plotin
:
Enn.,
VI, 9,
1,
1
sq.
8
Plotin
:
Enn.,
VI,
9,
2,
25.
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
5/16
104
PIERRE HADOT
conception
qui
peut
tre
rapproche
de
l'ide
moderne
de
sujet
et
de
personne.
On
mesure
ainsi
l'tendue
de
l'volution
qui va
de
Platon
Plotin.
Aux
deux
hypothses dialectiques,
qui
se
rapportaient
un
genre,
c'est--dire
un
principe
de
classification
des
Ides,
se
sont
substitues
deux
choses en soi
:
l'Intellect
divin
ou
Essence
pre
mire
et
l'Absolu
qui
rend
possible
l'unit
de
cette
Essence
avec
elle-mme.
Troisime
contingence
: les
scrupules
d'un
commentateur
no
platonicien
du
Parmenide.
Dans
le
fragment
5
de
T
Anonyme
de
Turin,
dont
j'ai
donn
l'dition
en
1968 (en
l'attribuant
Por
phyre
*,
mais
la
question
d'attribution
n'a
pas
d'importance
pour
notre
prsent
propos),
nous
voyons
le
commentateur
noplatonicien
s'appliquer
l'exgse
du
passage
du
Parmenide
que
nous
avons
cit
plus
haut
:
2
Si
l'Un
est, se
peut-U
qu'il
soit
et
ne
participe
pas
l'ousia
?3
Dans
la
perspective
de
l'exgse
plotinienne
du
Par
menide,
la
seconde
hypothse correspond
la
seconde
hypostase,
c'est--dire
l'Essence
en
soi
ou
l'Etant
en
soi.
Normalement
l'Un,
dont
U
est
question
au
niveau
de
la
seconde
hypothse, ne
devrait
pas
participer
l'ousia,
puisqu'il
est
lui-mme
l'ousia
en
soi,
la
premire
ousia.
Comment
se fait-il donc, se
demande le
commenta
teur,
que
l'Un
de
la
seconde
hypothse
soit
dit
participer
l'ousia
Pour
expliquer
ce
paradoxe,
le
commentateur
fait
une premire
remarque
:
Platon
n'a
pas
plac
comme
sujet
de
la
phrase
le
mot
Etant
,
mais
le
mot
Un
.
Autrement
dit,
U
a
dfini
l'Etant
comme
l'Un
participant
de
l'ousia
A
Quel
peut
donc
tre
le
sens
de
cette
formule
Le
mot
participer
peut
avoir deux
sens.
Il peut
tout
d'abord avoir
le
sens
que
lui
donne
Platon
lui-mme
dans le
passage
du
Parmenide
dont
nous
parlons
en
ce
moment.
Participer
signifie
alors
tre
partie-avec
,
former
un
tout
en se
mlangeant
avec
.
Il
peut
aussi
avoir
le
sens
que
lui
donne
habituellement
les no
platoniciens
:
participer
signifiera
alors
recevoir
une
forme
qui
est
le
reflet
d'une
Forme
transcendante
.
Dans
les
deux
cas,
tre
particip
quivaut
tre
attribu
5.
Mais
dans
le
premier
cas,
la
prdication
est
conue
comme
le
mlange
de
deux
formes
qui
se
trouvent,
en
quelque
sorte,
sur
le
mme
niveau ontologique
;
dans
le second
cas,
la
prdication
est
conue
comme
la
participation
d'un
sujet
une
Forme transcendante.
1
P.
Hadot
:
Porphyre
et
Victorinus,
Paris, 1968, t.
II,
p.
98
sq.,
et
t.
I,
p.
102-143.
2
Cf.
plus
haut,
p.
102,
n.
1.
3
Parm.,
142
b.
4
Cf.
P.
Hadot,
t.
II,
p.
102,
ligne
9-10.
Sur
l'quivalence
entre
tre
attribu
et
tre
particip
,
cf.
P.
Hadot
:
Porphyre
et
Victorinus,
t.
I,
p.
411,
n.
1.
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
6/16
L
ETRE ET
L ETANT
DANS
LE NEOPLATONISME
I05
Voyons
donc
le
premier
sens
possible
:
la
participation
est
le
mlange
de
deux formes.
Platon
a
dit
:
l'Un
participe
de
l'ousia.
Cela
signifiera
donc
que
la
proprit
de
l'Un
se
mlange
avec
la
proprit
de
l'ousia,
comme
animal
se
mlange avec
raisonnable
dans
la
dfinition
de
l'homme.
L'tant
en
soi,
dans
sa
raht
concrte,
est
donc le
Tout
rsultant
du
mlange
de
Tunit
et
de
l'essentialit
*.
Le
commentateur,
toutefois,
n'est
pas
satisfait
de
cette
explica
tion.
Car
elle
ne
rend
pas
compte
de
l'origine
de
cette
proprit
de
l'essentialit
qui
vient
s'ajouter
l'Un.
Si
l'essentialit
apparat
au
niveau
de
la
seconde
hypostase,
il
faut
bien
admettre
que,
d'une
certaine
manire,
eUe
est
dj
prsente
dans
l'origine
absolue
qu'est
la
premire
hypostase.
Le
commentateur
prsente
donc
une
seconde
exgse
qui
s'appuie
cette
fois
sur
l'autre
sens
du
mot
participer
,
avec
les
corrections
ncessaires,
puisqu'il
s'agit
de
ralits
intelli
gibles,
non
de
sujets
du monde
sensible.
Le
second
Un,
qui
participe
l'ousia,
n'est
videmment
pas
un
sujet
passif
et matriel
qui
recevrait
une
forme
particulire.
Mais
d'une
certaine
manire
il reoit
l'ousia
d'une
ousia
transcendante.
Comment cela
est-il
possible,
puisqu'encore
une
fois,
il
n'y
a
pas
d'ousia
avant
le
second
Un
Il
est bien
connu
en
effet
que,
dans
la
pense
noplatonicienne,
le
premier
Un,
qui
est
identique
au
Bien
de
Platon,
n'est
ni
Etant,
ni
ousia,
ni
energeia
2.
L'Un
ne
peut
donc
tre
ousia
au
sens
strict,
mais
en
un
sens
nig
matique
, dit
notre commentateur.
Il
ne
peut
tre
ousia
que
selon
son
mode
propre
et
son
mode
propre
est
d'tre
pur
agir.
Selon
ce
mode,
l'ousia
sera
rduite
la
pure
activit
d'tre.
C'est
ainsi
que
nous
voyons
apparatre
pour
la
premire
fois
dans
l'histoire
de la
pense
occidentale
la
notion d'un
tre-infinitif,
distinct
de
l'tre-participe
ou
des
substantifs
dsignant
la
substance
ou
l'essentialit.
Ces
lignes
mritent
d'tre
cites
intgralement
:
Vois donc
si
Platon
n'a
pas
aussi
l'air
de
quelqu'un
qui
laisse
entendre
un
enseignement
cach
:
car
l'Un
qui
est au-del
de
l'Essence
(oua(a) et
de
l'Etant
(vto)
n'est
ni
Etant,
ni
Essence,
ni
acte,
mais
plutt
il
agit
et
il
est
lui-mme
l'agir
pur,
en
sorte
qu'il
est lui-mme
l'Etre
(t
evcti),
celui
qui
est
avant
l'Etant.
C'est
en
participant
cet
Etre,
que
le
second
Un
reoit
de
cet
Etre
un
tre driv
:
c'est
cela
participer
l'Etant
3.
Ainsi
l'tre
(t
evai)
est
double
:
le
premier
prexiste
l'Etant,
le
second
est
celui
qui
est
produit
par
l'Un-qui-est-au-del
4
et
qui
est
lui-mme
l'tre,
au
sens
absolu, et
en
quelque
1
Cf.
P.
Hadot
:
Porphyre
et
Victorinus,
t.
II,
p.
98,
ligne
5
et
sq.
2
Cf.
ibid.,
p.
104,
ligne
23.
3
Cf.
ibid.,
p.
106,
ligne
29
:
]xezk av
vto. On
s'attendrait
lire,
confor
mment
la
lettre
du Parmenide
142
b,
UT6xeiv
ovalac,.
4
Je
modifie
ici la traduction
donne,
ibid.,
p.
107
;
mon
ancienne
traduction
tait
en
contradiction
avec
la
note,
p.
107,
n.
3,
dans
laquelle
je
signalais
que
l'expression
ireKeivot
tait
une
sorte
de
nom
propre
de
l'Un,
par
exemple
dans
Porphyre
:
Sent.,
10,
p.
3,
2-3,
Mommert.
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
7/16
I06 PIERRE HADOT
sorte l'Ide
de
l'Etant.
C'est
en
participant
cet
Etre-l
qu'un
autre
Un
a
t
engendr auquel
est
accoupl
l'tre
produit
par
le
premier
Un
.
On
a
donc
le schma
suivant
:
Le
est
ou
tre
pur
Le
premier
Un
L'Un
qui
est
Le
second
Un
Le
est
de
l'Un
qui
est
est
driv
de
1'
tre
pur.
Ce
dernier
est
sans
sujet
ni
attribut,
il
est
absolu.
Le
est
de
l'Un
qui
est
,
au
contraire,
est
accoupl
avec un
sujet,
avec
le
second
Un
qui
reoit
cet
est
driv
de
T
tre
pur.
Il
est
intressant
de
constater
que
chez
Platon
et
chez
son com
mentateur
le
terme
ousia
dsigne
la
troisime
personne
de
l'indicatif
prsent
du
verbe
tre. Platon
disait:
si
l'Un
est,
il
participe
l'ousia.
Son
commentateur
renverse
en
quelque
sorte
la
proposition
:
si
l'Un
participe
l'ousia,
c'est
que
le verbe
est
s'ajoute
au
sujet
Un .
Mais
Platon
ne
disait
rien
d'une
ousia
antrieure
ce
sujet
Un . Notre
commentateur,
au
contraire,
imagine,
pour
fonder
l'attribution
de
est
Un
,
un
est
absolu
et
incoordonn.
Explicitons
toute
sa
pense
:
si
Platon
dit
que
l'Un
participe
l'ousia,
c'est
que
le verbe
est
s'ajoute
au
sujet
Un
et
si
le
verbe
est
s'ajoute
au
sujet
Un
,
c'est
que
ce
verbe
est
,
capable
de
s'accou
pler
l'Un,
est
driv d'un
est
absolu,
pur
et
incoordonn
qui
n'est
autre
que le
premier
Un
lui-mme.
Deux
prcisions
du
commentateur
peuvent
retenir
notre
attention.
Tout
d'abord
l'tre
absolu
est
prsent comme
agir
.
Ceci
est
extrmement
important.
Chez
Platon,
le
verbe
tre
,
qu'il
soit
simple
copule
ou
affirmation
d'existence2,
n'impliquait
pas
l'ide
d'un
agir.
Chez
notre
commentateur,
au
contraire,
tre
,
c'est
exercer
une
activit
d'tre,
bien
plus,
il
semble
bien
que
le
sommet
de
l'agir
soit
l'activit
d'tre,
que
l'agir
le
plus
intense
soit
l'tre.
Et
pourtant,
seconde
prcision,
cet
tre,
qui
est
l'agir
le
plus
pur,
est
en
mme
temps,
l'Ide
de
l'Etant. L'Etre
est
l'Ide
de
l'Etant,
c'est--dire
de
l'Un-qui-est,
parce
que,
comme
le
montre
le
schma
que
nous
avons
prsent
plus
haut,
il
est
la
Forme
transcendante
qui
fonde
Tattribu-
1
Cf.
P.
Hadot
:
Porphyre
et
Victorinus,
t.
II,
p.
104,
ligne
22
et
sq.
:
Opct
o
ur|
ko\
aiviaaouevtp
oikv
TTXtuiv,
ti
t
v
t
neKeiva
oaa
Ka
vto
v
uv
ok axiv
oo
ovaia
o
vepyeia,
vepye
u\Xov
Kai
aT
t
vepfev KaGapv,
aime
Ka
ax
t
elvai
t
itp
to
vto
ou
uexaaxv t
v
\\o
aTo
xi
KKwuevov
t
evai,
oitep
ax
ueTxeiv
vto.
T6
ittv
t
elvai,
t
uv
TtpoiJTtpxei
toO
vto,
t
6e
TtjeTai
K
TO
vto
too
nKeiva
vo
too
evai
vto
t
ottautov
Ka
icnrep
la
to vto,
oO
peTaaxv
XXo
ti
v
Trovcv,
S)
avtvfov
t
air'
aTO
incpepuevov
eivai.
2
Cf.
plus
haut,
p.
103,
n.
3.
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
8/16
L
ETRE
ET L ETANT
DANS
LE NEOPLATONISME
IO7
tion
de
est
Un
.
Il
y
a
l
une
affirmation
que
Plotin
lui-mme
n'et
pas
admise.1
Il
en
rsulte
en
effet
que
le
premier
Un
est l'Ide du
second
Un.
Plotin
se
refusait
concevoir
le
rapport
du
premier
et
du
second
Un
selon
le modle
du
rapport qui
existe
entre
l'Ide
et
la
forme
participe
qui
en
drive.
Toutefois,
bien
qu'il
ne
le
fasse
pas
explicitement,
notre
commentateur
aurait
pu
rpondre
cette
objection
que
l'Ide
de
l'Etant
ne
peut
tre
une
Ide
comme
les
autres,
car
elle
est
antrieure
tout
contenu
intelligible,
puisque
prcisment
la
premire
Forme,
le
premier
contenu
inteUigible
ne
peut
tre
que
l'Etant
lui-mme,
c'est--dire
le
second
Un.
L'Ide
de
l'Etant
n'est
qu'un
verbe
pur,
un
agir
pur.
Ide
signifie,
dans
ce contexte,
fondement
ontologique.
On
se
demandera videmment
comment
une
doctrine
aussi
nouvelle,
aussi
paradoxale,
a
pu
apparatre
Il
se
peut
que
cette
identification
entre
tre
,
agir
et
un
ait
t
prpare
par
le
trait
de
Plotin
Sur
la
hbert
et
la
volont
de
l'Un
.
Dans
ce
trait
2,
il
est
dit
que
l'Intellect,
c'est--dire
le
second
Un,
est libre
parce
qu'en
lui
concident
l'tre
et
l'agir.
Cette
concidence,
qui
va
dans
le
sens
d'une
conception
de
l'tre
lui-mme
comme
agir
pur,
se
retrouve
au
niveau
de
l'Un
:
Puisque
ce
que
l'on
pourrait
appeler sa
substance
(noo-Tam)
est
identique
ce
que
Ton
pourrait
appeler
son
activit (vpTEia)
car
elles
ne
sont
pas
diffrentes,
puisqu'elles
ne
le
sont
mme
pas
dans
l'Intellect
,
il en
rsulte
que
son
activit
n'est
pas
plus
dtermine
par
son
tre
que
son
tre
n'est
dtermin
par
son
acte.
3
Bien
plus,
il
y
a
une
sorte
d'antriorit
idale
de
l'acte
sur
l'ousia
:
Il
ne
faut
pas
craindre
de
poser
un
acte
premier
sans
substance,
mais
il
faut
considrer alors
qu'il
est,
en
quelque
sorte,
son
propre
sujet.
4
Et
Plotin
parle
aussi
de
production
absolue
(tiautov
tiv
Tfoinorv)
5.
Plotin aurait
sans
doute
refus
nergiquement
de
dire
que
l'Un
est
l'agir
pur
qui
est l'tre
pur
,
mais
il
a
lui-mme
inaugur
une
direction
de
pense
selon
laquelle
l'tre vient
concider
avec l'agir,
de teUe
manire
que
l'agir
soit
lui-mme
son
propre
sujet
6.
On
se
demandera aussi
comment
il
a
t
possible
d'appeler
Ide
cet
agir
pur
qu'est
l'Etre.
Mais,
dans
une
perspective
noplatoni
cienne,
cela
peut
se
concevoir. Dans
la
proposition
l'Etant
(L'Un)
1
Cf.
Plotin
:
Enn.,
VI, 7,
17,
41.
2
Plotin
:
Enn.,
VI,
8,
4,
28.
3
Plotin
:
Enn.,
VI,
8,
7,
47.
4
Plotin
:
Enn.,
VI,
8,
20, 9.
5
Plotin
:
Enn.,
VI,
8,
20,
6.
6
Concernant
le
rle
jou
par
Plotin
dans
cette transformation
des
concep
tions
ontologiques,
cf.
P.
Aubenque
:
Plotin
et
le
dpassement
de
l'ontologie
grecque
classique,
dans le
recueil
Le
Noplatonisme,
Paris,
CNRS,
1971,
p.
101-
109.
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
9/16
I08
PIERRE
HADOT
est
,
le
verbe
est
dfinit
lui
seul
l'essence de
l'Etant.
Si
l'on
prend
le
verbe
est
en
lui-mme,
on
a
donc bien
en
quelque
sorte
l'Ide
de
l'Etant,
l'essence
en
soi
laquelle
l'Etant
participe.
Mais
cette
essence en
soi
ne
peut,
ce
niveau,
tre
une
essence
intelUgible,
elle
n'est
autre
que
le
verbe
tre
pris
absolument,
donc
une activit
pure.
Le
sommet
de
l'abstraction,
c'est--dire
de
l'indtermination
concide
avec
le
sommet
de
l'activit.
Indtermination,
car
l'Etre
n'indique
ni
sujet
ni
objet,
tandis
que
l'Etant
reprsente
la
premire
dtermination.
Activit,
car
l'Etre
est
rduit
un
agir
pur,
que
ne
limite
aucune
formalit,
ni du
ct
du
sujet,
ni
du
ct
du
prdicat.
Dans
cette
doctrine,
il
n'y
a
pas
d'opposition
entre
l'essence
et
l'existence,
l'Etre
pur
n'est
pas
un
exister
pur
',
l'Etant
n'est
pas
rduit
Tordre
de l'essence.
L'opposition
entre
l'Etre
et
l'Etant
se
situe
dans
l'ordre
de
la
dtermination
:
l'Etre
est absolument
ind
termin,
donc
agir
absolu,
l'Etant
est
la premire
dtermination,
donc
la
premire
limitation
de
l'agir.
On
comprend
ainsi,
dans
une
certaine
mesure
comment
l'Un
absolu
a
pu
tre
conu
comme
Etre
pur.
L'Etre
pur
est
en
effet
simpli
cit
absolue.
Son
concept,
comme
celui de
l'Un,
n'admet
aucune
dis
tinction
intrieure,
aucun
contenu
distinct.
D'o
cette
consquence
capitale
:
identifi
au
premier
Un du
Parmenide,
l'tre
va
devenir
inconnaissable.
Alors
que
l'Etant
tait traditionnellement
l'objet
propre
de
l'intellect2,
l'Etre
chappe
par
sa
simplicit
absolue
aux
prises
de
l'Intellect.
Il
y
a
l
d'ailleurs
une
volution
comprhen
sible.
Aristote avait
dj
dit
que
le
verbe
tre
n'a
pas
de
contenu
intelligible
3.
De
mme
Dexippe
4, commentateur
des
Catgories
d'Aristote,
affirme
bien
que
le
mot
est
n'ajoute
rien
au
contenu
des
notions
auxquelles
on
l'attribue,
sinon
l'ide
de
leur existence.
A
plus
forte
raison, donc,
cette
notion
d'tre
devait
se
vider
de
tout
contenu
intelligible,
si
on
la
portait
au
niveau
suprme
de
l'origine
radicale,
au
niveau
de
l'indtermination
absolue. C'est
ainsi
que
nous
voyons
apparatre
une
thologie
ngative
de
l'tre.
Nous
avons
donc
situ
historiquement
l'apparition
de
cette
thologie
ngative
de
l'tre,
lie
une
conception
de
l'tre
comme
pure
activit.
Elle
suppose
tout
d'abord
la
formulation
employe
par
Platon
au
dbut
de
la
seconde
hypothse
du
Parmenide,
ensuite
1
Sur
ce
point, je
dois
corriger
mes
affirmations
de
1961,
dans
ma
commu
nication
:
La
distinction
de
l'tre et
de
l'tant
dans
le De
hebdomadibus
de
Boce
,
au Congrs
de
Cologne,
publie
dans
Miscellanea
Mediaevalia,
t.
II,
1963,
p.
147-153.
2
G.
Huber,
dans
son
ouvrage
capital
:
Das
Sein
und
das
Absolute,
Ble,
1955,
a
bien
montr
toute
la
signification historique
de
cette
apparition
d'une
thologie
ngative
de
l'Etre,
tout
spcialement
chez
Augustin.
3
Aristote
:
De
interpret.,
16
b
22
sq.
4
Dexippe
:
In
Categ.,
p.
35,
16-22,
Busse.
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
10/16
L'TRE
ET
L'TANT
DANS
LE
NOPLATONISME
IO9
l'exgse
plotinienne
du
Parmenide,
enfin
les
hsitations d'un
commen
tateur
noplatonicien
du
Parmenide
cherchant
exphquer
pourquoi
Platon
avait
dit
que
le second
Un
participait
l'ousia.
La
distinction,
ainsi
conquise,
entre
Ttre-infinitif
et
Ttre-par-
ticipe
trouvera
peu
d'cho
dans
le
noplatonisme
postrieur,
c'est-
-dire
chez
Proclus
et
chez
Damascius.
On
ne
la
retrouve
d'une
manire indiscutable
que
chez Marius
Victorinus,
thologien
chrtien
du
IVe
sicle,
et
chez
Boce.
Pour
Marius
Victorinus,
le
premier
Un,
le
Pre
de
la
thologie
chrtienne,
est
agir
pur
et
tre
pur
(esse
purum),
non
dtermin
et
non
particip,
donc inconnaissable
.
Le
second
Un,
le
Fils
de
la
thologie
chrtienne,
est
l'Etant,
la
premire
essence,
qui
reoit
l'tre
du
Pre2.
Quant
Boce,
comme
j'ai
essay
de
le
montrer
ailleurs
3,
il
parat
bien
que
l'opposition
qu'il
introduit
dans
le
De
hebdomadibus,
entre
l'esse
et le
quod
est,
corresponde
exactement
l'opposition
entre
l'tre et
l'tant
dont
nous
venons
de
parler.
L'ouvrage
de
Boce
a
t
lu
et
abondamment
comment
au
Moyen
Age.
Grce
lui,
la distinction
entre l'tre
et
Ttant,
interprte
d'aleurs
de
trs
diverses manires
4,
a
fait
son
entre
dfinitive
dans
la
pense
philosophique
occidentale.
A
vrai
dire,
le
noplatonisme
postrieur,
reprsent
avant
tout
par
Proclus
et
Damascius,
a
connu
une
distinction
ontologique
assez
proche
de celle
dont
nous avons
parl,
mais
sous
la forme
d'une
opposition
entre
vuapiic,
et
oiWa.
Cette
opposition provient
trs
probablement
de
la
mme
source
que
la
distinction
entre
l'tre
et
Ttant.
On
la
trouve
en
effet,
d'une
manire
encore
obscure,
esquisse
dans
ce
mme
commentaire du
Parmenide
dont
nous
avons
parl
5.
Surtout
on
la
trouve
trs clairement
formule
par
Victorinus,
qui
donne
les
dfinitions
suivantes d'exsistentia
et
de
substantia
(exsis-
tentia
correspondant
uapSt
et
substantia
k
ovaia)
:
L'existence
diffre de
la
substance,
puisque
l'existence est
l'tre
en
soi,
l'tre
sans
addition,
l'tre
qui
n'est
ni
en
un
autre
ni
sujet
d'un
autre,
mais
l'tre
en
soi,
un
et seul,
tandis
que
la substance
n'a
pas
que
l'tre
sans addition,
mais
elle
a
aussi
l'tre-quelque
chose de
qualifi.
Car elle
est
sous-jacente
aux
qualits
places
en
elle
et
c'est
pourquoi
on
l'appelle sujet
6.
1
Marius
Victorinus
:
Adv.
Ar.,
IV,
19,
io
:
Esse
primum
ita
inpartici-
patum
est,
ut
nec
unum
dici
possit,
nec
solum...
infinitum,
interminatum.
2
Marius
Victorinus
:
Ad
Cand.,
14,
22
sq.
3
Cf.
l'article
cit
p.
108,
n. 1,
et
mon
article
:
Forma
essendi.
Interprtation
philologique
et
interprtation
philosophique
d'une
formule
de
Boce
,
dans
Les
Etudes
classiques,
t. 38,
1970,
p.
143-156.
4
Cf.
mon
article
Forma
essendi
,
p.
143-148.
5
Cf.
P.
Hadot
:
Porphyre
et
Victorinus,
t.
II,
p.
110,
ligne
15
sq.
6
Marius
Victorinus
:
Candidi
Epist.,
I,
2,
18
:
Multo
autem
magis
exsistentia
a
substantia
difiert,
quoniam
exsistentia
ipsum
esse
est
et
solum
esse
et
non
in alio
esse aut
subiectum
alterius,
sed
unum
et
solum
ipsum
esse,
subs
tantia
autem
non
esse
solum
habet,
sed
et
quale
aliquid
esse.
Subiacet enim
in
se
positis
qualitatibus
et
idcirco
dicitur
subiectum.
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
11/16
IIO
PIERRE
HADOT
Les
philosophes
dfinissent l'existence
et
l'existentialit
comme
le
fonde
ment
initial
prexistant
la chose,
sans
ses
accidents,
en
sorte
que
n'existent
d'abord,
purement
et seulement,
que
les seules
ralits
qui
constituent
son
tre
pur,
sans
addition,
en tant
qu'elles
sont
appeles
ensuite
subsister
;
ils
dfinis
sent
la
substance comme
le
sujet
pris
avec
tous
les
accidents
qui
sont
inspara
blement
inhrents
la
substance
.
Si
Ton
compare
l'opposition
entre
wrapEi
et
om'a,
avec
l'oppo
sition
entre
l'tre
et
l'tant
prcdemment
voque,
il
apparat
que
l'opposition
entre
uuapgi
et
om'a
reproduit,
en
quelque
sorte,
tous
les
degrs
de
la
ralit,
l'opposition
entre
l'tre et
l'tant
qui
se
situait
au
sommet
et
l'origine
des
choses.
L'Etre
pur
et
absolu,
sans
sujet
et
sans
attribut,
est
le
fondement
transcendant
de
l'Etant,
au
niveau
duquel
s'opre
la
premire composition
entre
le
sujet
et
l'tre. D'une
manire
analogue,
en
chaque
chose,
il
existe
tout
d'abord
un
fondement
initial
prexistant
la
chose
,
fondement
qui
est
tre
pur
,
qui
n'est
ni
en
un
autre
ni
sujet
d'un
autre
,
qui
n'est
qu'tre
pur,
sans
addition.
Lorsque
cet
tre
pur
et
prexistant
est
concrtis
et
dtermin
par
les
qualits
et
les
accidents
insparables,
la
chose
est
constitue
en
sa
substance,
il
y
a
composition
entre
le
sujet
et l'tre.
Cette
opposition rappelle
videmment
l'opposition
aristotlicienne
entre
l'tre
idal
de
la
chose
et
la
chose
elle-mme
2.
Mais
les
notions
aristotliciennes
sont
ici
profondment
transformes.
L'tre
idal
de
la
chose
devient
un
moment
de
l'autoposition
par
laquelle
la
ralit,
partir
de
l'tre
pur,
se
concrtise,
se
qualifie
et
se
substantifie.
Chez
Victorinus,
comme
plus
tard,
chez
Damascius,
ce
processus
d'autoposition
est
sortie
de
soi
dans
le
mouvement
de
la
vie
et
retour
soi
dans le
mouvement
de
l'intelligence.
Sans
entrer
dans
la
description
de
ce
processus,
qui
nous
emmnerait
trop
loin
hors
de
notre
sujet,
signalons
le
paralllisme
troit
qui
existe
entre
les
textes
de
Victorinus
et
ceux
de
Damascius,
lorsqu'il
s'agit
de
formuler
l'opposition
entre
hyparxis
et
ousia.
Damascius
crit notam
ment
:
E'hyparxis
se
distingue
de
l'ousia,
comme
l'tre
pris
isolment
en
lui-mme
se
distingue
de
l'tre
considr
en
composition
avec
d'autres
choses...
L'hyparxis...
reprsente
le
premier principe
de
chaque
ralit
;
c'est
pour
ainsi
dire
une
sorte
de
fondement,
de
substructure
place
la
base
de
la
construction
en
son
entier
et
en
toutes ses
parties...
E'hyparxis
est
la
simplicit
antrieure
toutes choses,
1
Marius
Victorinus
:
Adv.
Ar.,
I,
30,
20:
Et
dant
differentiam exsisten-
tiae
et
substantiae
;
exsistentiam
quidem
et
exsistentialitatem
praeexsistentem
subsistentiam
sine
accidentibus,
puris
et
solis
ipsis
quae
sunt
in
eo
quod
est
solum
esse
quod
subsistent,
substantiam
autem
subiectum
cum
his omnibus
quae
sunt
accidentia
in
ipsa
inseparabiliter
exsistentibus.
2
Aristote
:
Metaphys.,
VIII,
3,
1043
b
2.
Cf.
P.
Hadot
:
Porphyre
et
Victorinus,
t.
I,
p.
359
et
490.
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
12/16
L'TRE
ET
L'TANT
DANS
LE
NOPLATONISME
III
laquelle
vient
se
surajouter
toute
composition.
Elle
est
l'Un
mme
qui
pr
existe au-del
de
toutes
choses
;
il
est
cause
de
toute
ousia,
sans
tre
lui-mme
ousia
.
En
traduisant
Victorinus,
nous
avions
dcalqu
sur
le
mot
exsistentia,
le
mot
franais
existence .
En
fait
cette
traduction
ne
va
pas
sans
difficult
;
elle
cache
le
problme
que
pose
la
dfinition
du
sens
exact
du
mot
hyparxis.
Damascius,
dans
le
texte
que
nous
venons
de
citer,
joue
sur
l'tymologie
hyp-archein, en
dfinissant
Yhyparxis
comme
commencement
ou
principe
plac
sous
la construction. Le
meilleur
quivalent
franais
serait
en
effet le
mot
prexistence
,
qui
aurait
le
mrite
de
suggrer
que
Yhyparxis
est
l'tre
antrieur
la
chose-qui-est.
On
aura
certainement
remarqu
que
Damascius,
dans
ce
texte,
identifie
Yhyparxis
l'tre
pur
et
l'Un.
Cela
nous
ramne
aux
concepts
rencontrs
propos
de
la
dis
tinction
de
l'tre
et
de
l'tant.
Mais
cette
identification
entre
hyparxis
et
Un
ne
doit
pas
nous
garer.
Dans
le
systme
complexe
de
Damas
cius,
l'Un
dont
il
est
ici
question
ne
se
situe
pas
l'origine
absolue
des
choses,
mais
au
plan
de
l'intelligible
et
il a
son
analogue
chaque
plan
de
la
ralit2.
En
tenant
compte
de
cette
correction,
nous
pouvons
nanmoins
retenir
de
ce
texte,
que
Damascius
conoit
Yhyparxis
comme
l'tre
pur,
prexistant
la
concrtisation
de
la
substance.
L'opposition
entre
hyparxis
et
ousia
se trouve
galement
chez
Proclus,
mais
sans
tre
jamais
dfinie
explicitement.
Hyparxis
est
trs
souvent
employ
pour
dsigner
des
rahts
transcendantes
et
le
caractre
transcendant
de
ces
ralits.
Il
en
est
ainsi
dans la
propo
sition
23
des
Elments
de
Thologie
:
Tout
imparticip produit
partir
de
lui-mme
les
ralits
participes
et toutes
les
substances
participes
sont
rfrables
des
hyparxeis
imparticipes.
3
Ces
hyparxeis
ne
sont
autres
que
ce
que
Proclus
appelle
les
hnades,
ainsi
que
certains
textes
de
Proclus
le
laisse entendre.4
Ces
hnades
sont
des
sortes
de
modalisations
de
l'Un
premier,
antrieures
toute
dtermination
ontologique.
On
en
reste
donc
toujours
la
1
Damascius:
Dub.
et
Sol.,
120-121,
t.
I,
p.
312, 11,
Ruelle:
Taurrj
pa
oioiaei
tt)
oai'a rj
ottapSi,
fj
t
evai
uvov
ra9'
aT
to
apa
to
Woi
pwuvou...
rj irapEi,
uj
6n.Ao
t
avoua,
rrp/
irpuiTnv
pxr)v
on\o
rfj
iioaTOaeai
Kaorri,
oov
Ttva
6eu\iov
fj
oov
aepo irpouTtOTiouevov
Tfj
\r|
Ka
TfjTtar| eiroiKOOOuijaeujc... arr)
6
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
13/16
112
PIERRE HADOT
reprsentation
d'une
simphcit
transcendante
qui
fonde
la
multi-
phcit
inhrente
toute
concrtisation.
Cette
opposition
entre
hyparxis
transcendante
et
ousia concrtise
se
retrouve
au
niveau
de
chaque
me
:
il
nous
faut
veiller
cette
hyparxis
suprme
de
Tme,
selon
laquelle
nous
sommes
Un.1
L'hyparxis
correspond
ici
la
partie
transcendante
de
Tme,
qui
demeure
toujours
dans
le
monde
intelUgible.
C'est
l'tre
idal
de
l'me,
source
transcendante
et
prexistante,
partir
de
laquelle
la
ralit
concrte et
complexe
de
Tme
se
dploie.
Ce
sommet
de
Tme,
cette
fleur
de
l'intellect2,
sera,
pour
les
mystiques
du
Moyen
Age,
le
lieu
de
l'union
mystique.
L'opposition
entre
hyparxis
et
ousia
correspond
donc,
en
partie,
l'opposition
entre
l'tre
pur
et l'tant.
De
part
et
d'autre,
on
retrouve
une
structure
analogue
:
la
composition
sujet-prdicat,
qui
caractrise Ttant
et
l'ousia,
se
fonde
dans
la
simplicit
trans
cendante de
l'tre
pur.
Mais,
dans
l'opposition
hyparxis-ousia, la
notion
d'tre
comme
activit
pure
reste
dans
l'ombre.
C'est
surtout
le
caractre
idal
et
transcendant
de
l'hyparxis
qui
est mis
en
valeur.
Dynamisme
et activit
se
manifestent
plutt
dans
le
passage
de
l'hyparxis
l'ousia,
passage
qui
est
conu
comme un
mouvement
d'autoposition.
Si
nous
revenons
maintenant
cette
double
problmatique
de
l'tant,
de
l'tre-participe,
dont
parlait
Jean
Beaufret,
dans le
texte
cit
au
dbut
de
cette
tude,
nous
pourrons
faire
les
remarques
suivantes.
S'il
est
vrai
que
la
philosophie
grecque,
dans
son
ensemble,
s'est
consacre
la
recherche
du
suprme
Etant,
il
n'en
est
pas
moins
vrai
que
le
noplatonisme
s'est
efforc
de
dpasser
cette
qute
du
suprme
Etant,
en
dcelant
dans
l'Etant
une
composition
interne
qui
lui interdisait
d'tre
la
simplicit
premire
3.
Le
commentateur
noplatonicien
du
Parmenide
qui,
nous
l'avons
vu,
distingue
entre
l'tre
et
Ttant,
est
all
jusqu'
concevoir
cette
simplicit
premire
comme
une
pure
activit
d'tre,
sans
sujet.
Indiscutablement,
il
a
reconnu
pour
eUe-mme
cette
qualit
en
vertu
de
quoi
tous
les
Etants,
y
compris
le
suprme Etant,
peuvent
tre
tenus
pour
tants4.
Il
y
a
l
un
moment
historique capital
:
dcouvrant
pour
elle-mme
la
pure
activit
d'tre,
la
philosophie
tait
sur
le
point
de
s'engager
dans
des
voies
nouvelles.
Mais
presque
aussitt
cette activit
d'tre,
sans
sujet,
a
t
hypostasie,
elle
a
t
conue
comme
une
Ide
5
et
1
Proclus
:
In
Plat.
Alcib.,
p.
114,
Westerink.
2
Sur
ce
thme
chez
Proclus,
cf.
J.
M.
Rist
:
Mysticism
and
Transcendence
in
Later
Neoplatonism,
dans
Hermes,
t.
92,
1964,
p.
213-226,
qui
en
montre
tout
l'arrire-plan
ontologique.
3
Cf.
la communication
de
P.
Aubenque,
cite
plus
haut,
p.
107,
n.
6.
4
Cf.
le
texte
de
J. Beaufret,
cit
p.
66.
5
Cf.
le
texte
cit
p.
106,
n.
1.
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
14/16
l'tre
et
l'tant dans
le
noplatonisme
113
finalement, obscurment,
comme
un
Etant
sui
generis.
Quoiqu'il
en
soit,
le
noplatonisme
a
marqu
d'une
manire
dfinitive
la
probl
matique
de
la
philosophie.
D'une
part,
l'tre
pur
a
t
prsent
par
certains
noplatoniciens comme
un
agir
antrieur
tout
contenu
intelligible,
en
quelque sorte un
mouvement
pur,
d'autre
part
cet
tre
pur
a
t
prsent
dans
le
noplatonisme comme
la
prexistence
idale
qui
fonde
la
ralit
concrte.
L'tre
est-il
ide
ou
mouvement
Faut-il
concevoir
l'idalit
comme
un
agir
ou
au
contraire
rduire
l'agir
pur
la
simplicit
immobile
de
l'idalit
C'est
cette
probl
matique
que
s'efforceront
de
rpondre
les
phUosophies
modernes,
notamment
ceUes de
Hegel
et
de
Bergson.
Pierre
Hadot.
Publications
de Pierre
Hadot
/.
Livres
Marius
Victorinus
:
Traits
thologiques
sur
la
Trinit,
texte
tabli
par
Paul
Henry,
introduction,
traduction et
notes
par
P.
Hadot,
Paris
(Sources
chr
tiennes
68-69), i960,
1160
p.
Plotin
ou
la
simplicit
du
regard,
Paris,
Pion,
1963,
190
p.
Marius
Victorinus
:
Christlicher Piatonismus,
Die
theologische
Schriften
des
Marius
Victorinus,
bersetzt
von
Pierre
Hadot
und Ursula
Brenke,
einge
leitet
und
erlutert
von
Pierre
Hadot,
Zrich-Stuttgart
(Artemis Verlag),
1967, 464
p.
Porphyre
et
Victorinus,
I-II,
Paris
(Les
tudes
augustiniennes),
1968,
677
p.
Marius
Victorinus
:
Recherches
sur
sa
vie
et
ses
uvres,
Paris
(Les
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augustiniennes),
1971,
424
p.
Marii
Victorini
Opera,
pars
I,
Opera
theologica
recensuerunt
Paulus
Henry
et
Petrus
Hadot,
Wien
(CSEL,
t.
LXXXIII),
1971.
II.
Articles
d'encyclopdies
Plotino,
dans
I
Protagonisti,
vol.
3,
Compagnia
Edizioni
Internazionali,
Milano,
1969,
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Frstenspiegel,
dans Reallexikon
fr
Antike
und
Christentum,
p.
555-632.
La
filosofia
elenistica
e
cristiana
dal
sec.
IV
al
sec.
VI
compreso,
dans
Storia
uni
versale
della
Filosofia,
Milano,
Vallardi
(sous
presse).
Casus,
causa
sui,
conversio,
dans
Historisches
Wrterbuch
der
Philosophie,
Basel-
Stuttgart,
1971.
Conversion,
gnosticisme,
littrature latine
chrtienne,
orignisme,
patristique,
thologie
ngative,
dans
Encyclopaedia
Universalis.
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
15/16
114
PIERRE
HADOT
III.
Articles
de
revues
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Histoire
de
la
philosophie
moderne
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(aot
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La
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comme
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trinitaire,
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Rflexions sur
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du
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Revue
de
mtaphysique
et
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63,
1959,
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Jeux
de
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philosophie
dans
Revue
de
mtaphysique
et
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330-343.
L'apport
du
noplatonisme
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de
la
nature
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dans
Eranos
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L'homme
plante
cleste
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Actes
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XIe
Congrs
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1961,
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Philosophie,
exgse
et
contre-sens,
dans Akten
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Internationalen
Kon
gresses
fr
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1968,
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6)
Histoire
de
la
philosophie
ancienne
Typus
.
Stocisme
et
monarchianisme
au
I
Ve
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dans
Recherches
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thologie
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18,
1951,
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177-187.
Marius
Victorinus
et
Alcuin,
dans Archives
d'histoire
doctrinale
et
littraire
du
Moyen
Age,
t.
21,
1954,
p.
5-19.
Cancellatus
respectus
.
L'usage
du
chiasme
en
logique,
dans
Archivum
latinitatis
medii
aevi, t.
24, 1954, P-
277-282.
De
lectis
non
leda
conponere
(Marius
Victorinus,
Adv.
Ar.
II,
y).
Raisonne
ment
thologique
et
raisonnement
juridique,
dans Studia
Patrstica,
t.
I,
Berlin,
1957, P-
209-220.
Platon
et
Plotin
dans
trois
sermons
de
saint
Ambroise,
dans
Revue
des
Etudes
latines,
t.
34,
1956,
p.
202-220.
L'entretien
d'Origne
avec
Hraclide
et
le
commentaire
de
saint Ambroise
sur
l'vangile
de
saint
Luc,
dans
Vigiliae
christianae,
t.
13,
1959,
p.
204-234
(en
collaboration
avec
H.-Ch.
Puech).
Un
fragment
perdu
du
commentaire
perdu
de
Boce
sur
les
Catgories
d'Aristote
dans
le
Codex
Bernensis
363,
dans
Archives d'histoire doctrinale
et
littraire
du
Moyen Age,
t. 26,
1959,
p.
11-27.
Les
hymnes
de
Victorinus
et
les
hymnes
A
desto
et
Miserere
d'Alcuin,
dans
Archives
d'histoire doctrinale
et
littraire
du
Moyen Age,
t.
27,
i960,
p.
7-16.
Etre,
vie
et
pense
chez
Plotin
et
avant
Plotin,
dans
Entretiens
sur
l'Antiquit
clas
sique,
t.
V,
Fondation
Hardt,
Vanduvres-Genve,
i960,
p.
107-157.
7/24/2019 Hadot L'tre Et l'tant Noplatonisme
16/16
L'TRE
ET
L'TANT
DANS
LE
NOPLATONISME
II5
Citations
de
Porphyre
chez
saint
Augustin,
dans
Revue
des
tudes
augustiniennes,
t.
6,
i960,
p.
205-244.
Fragments
d'un
commentaire
de
Porphyre
sur
le
Parmenide,
dans Revue
des
tudes
grecques,
t.
74,
1961,
p.
410-438.
L'image
de
la
trinit
dans
l'me
chez
Victorinus
et
chez
saint
Augustin,
dans
Studia
patristica,
t.
VI,
Berlin,
1962,
p.
409-442.
La
distinction
de
l'tre
et
de
l'tant dans
le
De
hebdomadibus
de
Boce,
dans
Miscellanea
Mediaevalia, t.
II,
Berlin,
1963,
p.
147-153.
La
mtaphysique
de
Porphyre,
dans
Entretiens
sur
l'Antiquit
classique,
t.
XII,
Vanduvres-Genve,
1966,
p.
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La notion
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Forma
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L'harmonie
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